Dans la famille Romet, le frère est guitariste et trompettiste, la mère violoniste, le père et la fille sont pianistes. Dans l'atelier et le magasin rouennais (Seine-Maritime) qui jouxte leur maison, l'instrument est partout. "Il y a au moins 25 pianos ici je pense, entre les pianos droits, les pianos à queue et les pianos électroniques", estime Bérengère. La jeune femme de 28 ans a donc toujours baigné dans un environnement dédié à la musique. Pourtant, elle ne s'est pas toujours destinée à reprendre le métier de son père, qui restaure et accorde des pianos, notamment pour l'opéra de Rouen ou le conservatoire.
"Mes parents ne m'ont pas poussée. Je voulais être paysagiste", explique-t-elle. Mais la passion est plus forte, "dans les gènes", comme le dit son père. "J'ai commencé à jouer du piano à 10 ans et je me suis vraiment éclatée dès que je me suis mis au jazz", raconte la jeune femme. Après trois ans en fac de musicologie, elle passe un CAP puis un brevet des métiers d'art, où elle apprend à accorder et à restaurer les instruments. Son mémoire portera même sur l'un des premiers pianos Erard de 1784 qui a servi de modèle à l'instrument de Marie-Antoinette.
"Précision, patience, oreille"
"Ce que j'aime dans le piano, c'est passer de l'un à l'autre, tester les différents sons, les différents touchers... Chaque instrument à son âme", explique la passionnée. Au quotidien, elle accorde des pianos en environ 1h30. "On fait ça à l'oreille, juste à partir d'un diapason". Bérengère restaure aussi, répare les coups, change les feutres qui s'usent, les cordes qui s'oxydent, les touches qui s'abîment... Un véritable travail d'orfèvre qui nécessite "précision, patience et oreille", selon l'intéressée.
Son avenir semble désormais tout tracé, à poursuivre l'activité de son père, qui n'entend pas néanmoins prendre sa retraite de sitôt. Autre option, vivre de ses compositions en piano voix, que Bérengère a pour l'instant présentées pour des journées portes ouvertes ou des événements locaux. "Ça, ce serait vraiment le kiff", conclut-elle dans un sourire.
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Bérengère est pianiste aussi et c'est un plus pour accorder les pianos. Disons que c'est plus facile et précis d'apprécier son travail quand on peut jouer du piano.
L'inverse est aussi vrai, un pianiste jouera mieux s'il a pris des cours de base sur l'accordage du piano
Il est hélas rare aussi de rencontrer des accordeurs de piano qui ne se servent que du diapason et de l'oreille pour accorder.
Je n'ai rien contre la technologie au contraire mais un accordage à l'oreille à 100% est de plus en plus rare dans notre métier.