"Selon nos informations, l'intérêt des services de renseignement russes pour les Skripal remonte au moins à 2013, lorsque des comptes mails appartenant à Ioulia Skripal ont été visés par les cyber-spécialistes du GRU", le service de renseignement militaire russe, souligne M. Sedwill dans une lettre adressée au secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, et publiée par l'agence de presse Press Association.
"Au cours des années 2000, la Russie a lancé un programme visant à tester les moyens de transport d'agents de guerre chimiques et à former le personnel des unités spéciales à l'utilisation de ces armes", poursuit-il.
"Ce programme comprenait par la suite l'étude des moyens d'administrer des agents innervants, y compris par application sur les poignées de porte. Au cours de la dernière décennie, la Russie a produit et stocké de petites quantités de Novitchok dans le cadre du même programme", assure Mark Sedwill, en référence au nom de la substance utilisée, selon Londres, pour l'empoisonnement.
M. Sedwill indique également que le laboratoire militaire britannique de Porton Down, spécialisé dans les recherches chimiques et biologiques, a déterminé que les "plus fortes concentrations" d'agent innervant avaient été "découvertes sur la poignée de la porte" d'entrée du domicile de Sergueï Skripal à Salisbury (sud-ouest de l'Angleterre).
"Nous continuons donc à juger que seule la Russie dispose des moyens techniques, de l'expérience opérationnelle et du mobile de l'attaque contre les Skripal", conclut le responsable britannique. "Il n'y a pas d'autre explication plausible".
L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a annoncé jeudi que les analyses en laboratoires "confirment les découvertes du Royaume-Uni quant à l'identité de l'agent chimique toxique utilisé à Salisbury" pour empoisonner Sergueï Skripal et sa fille.
La substance chimique est d'une "grande pureté", a précisé l'organisation, sans toutefois établir de responsabilités dans cette affaire où Londres accuse Moscou, qui clame son innocence.
La Russie a de son côté annoncé qu'elle ne "croira" aucune conclusion dans l'affaire Skripal tant que "ses experts n'obtiendront pas l'accès aux échantillons des analyses mentionnées dans l'expertise de l'OIAC".
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