Selon le cabinet du recteur, les étudiants réunis en assemblée générale avaient voté "l'occupation" du site, dans le cadre de l'opposition à la réforme de l'accès à l'université, et "après trois heures de négociations infructueuses" avec eux, le recteur a requis l'intervention des forces de l'ordre.
Le recteur de cette université, haut-lieu de la contestation estudiantine en mai 68, a demandé l'intervention de la police "avec regret", a indiqué à l'AFP le cabinet du recteur.
"Environ 200 étudiants qui se trouvaient à la Sorbonne depuis le milieu de l'après-midi votaient une +occupation+ et refusaient de quitter les lieux. En début de soirée, le recteur d'académie sollicitait la préfecture de police (PP) afin de procéder à l'évacuation des lieux", a indiqué la PP dans un communiqué. "L"évacuation, qui a concerné 191 personnes, s'est déroulée dans le calme et sans aucune incident", a ajouté la PP.
La réforme de l'accès à l'université, qui s'apparente selon ses détracteurs à une "sélection" en raison du classement des candidatures des bacheliers, perturbe certaines universités depuis des semaines voire des mois.
A Paris-Tolbiac, occupée depuis fin mars, le président de l'université Panthéon-Sorbonne avait demandé mercredi l'intervention de la police mais la préfecture n'avait pas donné suite à cette demande. Jeudi soir, des forces de l'ordre étaient présentes à l'extérieur de l'université, a constaté un journaliste de l'AFP. Elles ont quitté les lieux vers 23H30, sous les huées de quelque 200 personnes.
pas d'examens "en chocolat"
Une dizaine d'universités sont bloquées par des "agitateurs professionnels", a estimé jeudi Emmanuel Macron en conseillant aux étudiants de réviser leurs examens, qui ne seront pas "en chocolat".
Selon le dernier décompte du ministère de l'Enseignement supérieur, quatre universités sont entièrement bloquées ou fermées: Jean-Jaurès à Toulouse, Paul-Valéry à Montpellier, Rennes-2 et Paris-8. Onze autres sites sont perturbés ou bloqués. La situation fluctue de jour en jour.
"Il y a très peu d'universités qui sont occupées", a déclaré Emmanuel Macron lors de son interview télévisée à TF1. "Qu'il y ait du débat, c'est une très bonne chose", a-t-il estimé. "Je constate quand même que dans beaucoup d'universités occupées, ce ne sont pas des étudiants mais des agitateurs professionnels, les professionnels du désordre", qui sont à l'initiative des blocages, a ajouté le président.
"Les étudiants, s'ils veulent avoir leurs examens en fin d'année, c'est mieux de les réviser, parce qu'il n'y aura pas d'examens en chocolat dans la République", a-t-il poursuivi.
Emmanuel Macron avait déjà fustigé mercredi "des mobilisations violentes qui cherchent la convergence des luttes" et sont "loin des sujets liés à l'enseignement supérieur et à la réforme" engagée par le gouvernement.
A l'université Paul Valéry de Montpellier, bloquée depuis la mi-février, personnels et enseignants ont fait face jeudi aux étudiants opposés à la loi Vidal dans une ambiance houleuse. Les examens dématérialisés -- via la plateforme numérique Moodle -- qui étaient prévus "sont suspendus" après le "sabotage" mercredi de la salle des serveurs, a annoncé le président de l'université.
A Marseille, pour la première fois depuis le début du mouvement, la faculté des sciences était totalement bloquée jeudi matin par des étudiants qui empêchaient toute entrée dans l'université. "Les étudiants ont annoncé un blocage pour 24 heures, jusqu'à vendredi matin", a indiqué à l'AFP la doyenne de la faculté Saint-Charles, Laurence Mouret.
Les étudiants ont ensuite retrouvé les cheminots de la gare Saint-Charles pour discuter d'une "convergence des luttes".
A Nanterre, une assemblée générale a voté de nouveau le blocage de la fac jusqu'à mardi prochain. Ils ont appelé à une validation du second trimestre avec une moyenne de 15/20 pour tous. A Nantes, environ 500 étudiants et lycéens ont aussi manifesté jeudi dans le centre-ville.
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