Les opérations "vont se poursuivre dans le même esprit, avec la même fermeté et avec la même mesure", a déclaré le Premier ministre lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
Edouard Philippe s'est exprimé alors que les gendarmes venaient de lancer une charge massive contre les opposants, la plus importante depuis le début de leur intervention lundi à l'aube.
"Les gendarmes agissent avec maîtrise, avec mesure, avec discernement, face à des oppositions souvent violentes, face à des jets de projectiles, de fusées, face à des catapultes parfois mises en place" afin que "force reste à la loi", a affirmé M. Philippe devant les députés.
"Je veux saluer la très grande maîtrise, le très grand professionnalisme des forces de l'ordre dans ce contexte", a-t-il insisté.
Le 17 janvier, lorsqu'il a mis fin au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, il s'était engagé à éradiquer cette "zone de non droit".
Selon un communiqué de bilan de la préfète des Pays de la Loire "13 nouveaux squats ont été évacués" mercredi "soit 29 au total depuis le début de l'opération. 26 sur ces 29 squats ont été détruits et trois sont en cours de destruction". Une quarantaine de squats étaient visés au début de l'opération.
Dans le bocage souvent noyé sous les gaz lacrymogènes, les opposants historiques ont battu le rappel de leurs soutiens, choqués par l'ampleur de destructions occasionnées à leurs installations. Leur émotion a trouvé écho au Parlement européen où les écologistes ont demandé un "rendez-vous en urgence" à Edouard Philippe.
Se disant "choqu(és)" par "l'intervention brutale de près de 2.500 gendarmes", les eurodéputés soulignent que "les expulsions et les destructions sans discernement créent une situation de violence dont personne ne maîtrise les conséquences potentiellement dramatiques".
Porte-parole d'EELV, Julien Bayou a dénoncé l'attitude "irresponsable" et "contre-productive" du gouvernement, et demandé une "trêve immédiatement". "Nous serons sur place dimanche", a-t-il annoncé.
De son côté, le député LREM Matthieu Orphelin avait réclamé "une pause" dans l'évacuation de la ZAD pour stopper la "spirale de violences", comme l'avait fait la veille son collègue François-Michel Lambert.
Préfète assignée
L'importance de l'opération menée depuis lundi - qui mobilise 2.500 gendarmes - a amené les opposants durcir le ton. "Si ce soir la préfecture ne retire pas ses troupes, c'est la mobilisation générale", avait prévenu mardi Julien Durand, porte-parole de l'Acipa, principale association d'opposants à l'ex-projet d'aéroport.
En rasant les lieux de vie installés autour de la D281, où se cristallisaient les tensions depuis l'abandon du projet d'aéroport, les gendarmes ont détruit au passage des projets agricoles collectifs.
Mais selon le communiqué de Nicole Klein "pour tous les squats expulsés, aucune déclaration de projet agricole présentant les activités agricoles et le nom des personnes qui les mènent, n'a été reçue depuis la décision d'abandon du projet d'aéroport".
L'intervention prévoit d'expulser toute personne n'ayant pas régularisé sa situation en déclarant de nouveaux projets agricoles individuels.
La préfète a été assignée "en urgence" par un zadiste qui conteste la légalité de son expulsion, lundi, du lieu dit "les 100 noms" démantelé le lendemain
"Le Président du Tribunal de grande instance a fait droit à la demande de ses avocats pour qu'une audience se tienne au plus vite : elle aura lieu le 12 avril à 9 heures, alors que les expulsions sur la zad se poursuivent", selon un communiqué des zadistes.
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