"L'importance de l'internet grandit dans le monde et je pense inévitable une certaine forme de régulation", a-t-il dit, tout en affirmant que celle-ci devait être "étudiée attentivement".
Auparavant, il avait assuré aux membres d'une commission de la Chambre des représentants que les utilisateurs étaient responsables des contenus qu'ils postaient.
"Chaque fois que quelqu'un choisit de partager quelque chose sur Facebook, il le fait en allant sur le service et en choisissant de partager une photo ou écrire un message. A chaque fois, il y a un contrôle", a-t-il assuré.
Le jeune PDG de 33 ans, qui a déjà passé cinq heures la veille à répondre aux questions des sénateurs, a toutefois admis avoir échoué à suffisamment protéger la vie privée des utilisateurs, annonçant des mesures de contrôles supplémentaires.
M. Zuckerberg n'en finit plus de s'excuser depuis la révélation du scandale Cambridge Analytica mi-mars, qui a nui fortement à l'image du groupe et fait baisser son titre en Bourse.
Selon Facebook, les données de quelque 87 millions d'utilisateurs --y compris les siennes, a admis M. Zuckerberg-- se sont retrouvées entre les mains de la société d'analyse de données avant que Facebook commence à instaurer des restrictions en 2014. La firme britannique a ensuite travaillé pour la campagne du candidat républicain à la présidentielle américaine de 2016, Donald Trump.
"Des avertissements partout"
Après avoir admis que son réseau avait été "lent" à identifier les achats de publicité politique venus de Russie pendant la campagne électorale, il a assuré que Facebook faisait "de mieux en mieux" pour supprimer les faux comptes.
Le procureur spécial Robert Mueller enquête depuis mai 2017 sur une possible collusion entre l'équipe de campagne de M. Trump et des responsables russes pour influencer le scrutin. Il estime qu'internet et en particulier Facebook a servi de plateforme à une vaste opération de propagande pour favoriser la victoire du magnat de l'immobilier.
Dénonçant un "désastre", le représentant Frank Pallone avait affirmé en début d'audition que le Congrès devait "prendre des mesures immédiate pour protéger notre démocratie".
"Les avertissements étaient partout, pourquoi personne ne les a vus?", a-t-il demandé.
Mais Mark Zuckerberg a évité de répondre directement à la question d'une élue qui lui demandait s'il était prêt à changer le modèle économique de Facebook, actuellement un réseau social gratuit financé par la publicité, "dans l'intérêt de la protection de la vie privée".
"Je ne suis pas sûr de ce que cela veut dire", a-t-il commenté.
"Nous pensons que tout le monde mérite une bonne protection de la vie privée", a-t-il également affirmé à un autre élu qui l'interrogeait sur la possibilité pour les utilisateurs américains de bénéficier du nouveau règlement européen sur la protection des données personnelles, appelé "RGPD", qui doit entrer en vigueur le 25 mai.
"Nous travaillons afin de le faire aussi vite que possible", a affirmé M. Zuckerberg, sans pouvoir dire si cette protection serait mise en place dans les délais impartis.
Il avait déjà fait la veille devant le Sénat des commentaires similaires sur le RGPD qui lui ont valu mercredi les remerciements quelque peu ironiques d'une responsable européenne. "Merci M. Zuckerberg", a lancé Vera Jourova, commissaire à la Justice et à la Protection des consommateurs, au cours d'une conférence de presse à Bruxelles. "Je cherchais comment faire campagne pour notre règlement sur la protection des données. Voilà, c'est fait", a-t-elle souligné.
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