Venus notamment de Reims, Angers, Lyon, Poitiers, Aix-en-Provence ou La Rochelle, tous répondaient à l'appel des représentants FO et CFTC des urgences du CHU de Strasbourg, en grève depuis le 20 mars pour protester contre des conditions de travail "extrêmes" et un "fonctionnement dégradé", en raison d'un manque de lits et de personnel.
"A bout de souffle, soigne et tais-toi", "l'État nuit gravement à la santé", "personnel épuisé, travail dégradé, patients en danger", déploraient de nombreuses banderoles et pancartes. Vêtus pour certains de blouses blanches, les manifestants ont protesté en musique, alors qu'une délégation était reçue au ministère par des représentants de la Direction générale de l'offre de soins (DGOS).
"Les conditions de prise en charge sont intolérables. Les professionnels, en sous-effectif permanent, sont arrivés à bout", a expliqué à l'AFP Christian Prud'homme, représentant de FO à Strasbourg.
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, estimait en début de semaine que "10% à 14% des services d'urgences sont en surchauffe". "Même 10 à 14%, c'est inacceptable", et "récemment, c'est allé jusqu'au décès de patients", a rappelé M. Prud'homme.
En mars, une femme de 73 ans à Reims, et une patiente de 60 ans à Rennes, avaient succombé sur des brancards dans le couloir, après une longue attente et sans avoir été auscultées.
"Les plans de retour à l'équilibre ne justifient pas" que "des gens restent deux jours sur un brancard! C'est trop simple de dire que c'est un problème d'organisation", a réagi Alain Ferreira da Silva, représentant CFTC.
Mais la délégation reçue par la DGOS est ressortie déçue. "Ils nous écoutent, ils comprennent", mais "la ministre n'étant pas là, personne ne prend de décision", a regretté Jean-Claude Matry, président de la CFTC au CHU de Strasbourg.
Interrogée lors des questions au gouvernement par le député Jean-Louis Touraine (LREM), Agnès Buzyn a rappelé devant l'Assemblée nationale qu'elle souhaitait "désengorger les urgences de tous les patients qui n'ont rien à y faire", en organisant notamment "des équipes territoriales communes, pour décloisonner la ville et l'hôpital", ou en équipant les maisons de retraite médicalisées (Ehpad) en "infirmières de nuit" et en "télémédecine".
"Nous avons créé la discipline de médecin urgentiste" et "461 postes d'interne en 2017, cela sera renouvelé chaque année", a-t-elle dit. Le député LREM et médecin urgentiste Thomas Mesnier, chargé d'une mission sur les "soins non-programmés" pour limiter le recours aux urgences, doit rendre son rapport dans les prochains jours, a-t-elle précisé.
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