"Les opérations se déroulent conformément au calendrier qui avait été envisagé" et "vont se poursuivre dans le même esprit, avec la même fermeté et avec la même mesure", a déclaré le Premier ministre lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
Plus tôt, le député LREM Matthieu Orphelin avait réclamé "une pause" dans l'évacuation de la ZAD pour stopper la "spirale de violences", comme l'avait fait la veille son collègue François-Michel Lambert. Six députés européens écologistes ont également écrit à Edouard Philippe pour "discuter des solutions au nécessaire apaisement de la situation sur place".
Devant les députés, le Premier ministre a salué "la très grande maîtrise" des forces de l'ordre "face à des oppositions souvent violentes", citant "jets de projectiles, de fusées" et parfois des "catapultes".
Le 17 janvier, lorsqu'il a mis fin au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, il s'était engagé à éradiquer cette "zone de non droit"
Au troisième jour des expulsions, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées vers 13H00 au camp des "cheveux blancs", installé non loin de la route dite "des chicanes", pour protester contre la destruction des lieux de vie et agricoles et les expulsions.
C'est dans ce périmètre, long de quelques centaines de mètres, que des heurts avaient de nouveau éclaté vers 07H00. Les gendarmes ont répliqué par des tirs de grenades lacrymogènes et à effet de souffle à divers projectiles (pierres, mottes de terre, bouteilles) lancés par quelque 70 zadistes massés derrière des barricades de fortune.
Les affrontements se sont ensuite déplacés dans un champ voisin, où jusqu'à 300 zadistes au plus fort, selon une source proche du dossier, armés de boucliers artisanaux et de raquettes pour renvoyer les grenades, ont fait face pendant plusieurs heures aux forces de l'ordre.
La tension est à nouveau montée en milieu d'après-midi, après qu'une "batucada de la ZAD" (ensemble de percussions), suivie d'un long cortège de militants de tous âges, a pris la route des "Fosses noires".
"J'ai honte"
Dans un grand champ, quelques dizaines d'opposants gantés, cagoulés et porteurs de boucliers ont fait face aux gendarmes, qui ont riposté à des tirs et demandé aux manifestants de "retourner sur la route", ce que beaucoup ont fait, a constaté l'AFP.
Au moins un manifestant a été blessé et évacué du champ, et un journaliste blessé à l'oreille, a constaté l'AFP.
Les gendarmes ont ensuite lancé une charge massive pour repousser les manifestants. Environ 350 à 400 gendarmes étaient mobilisés rien qu'au lieu-dit les "Vraies Rouges", selon une source proche du dossier.
"Vous avez filmé?" demande un manifestant, indigné. "Ce sont des papys et mamies qui se font gazer".
"J'ai mal à la France, j'ai honte", témoigne Nadine, une retraitée de Guérande. "C'est inadmissible, ça n'a aucune raison ce massacre, cette violence".
Mardi, les heurts avaient déjà été violents, avec vingt-huit gendarmes blessés, selon le dernier bilan officiel.
Une vingtaine d'opposants ont été blessés dans la matinée, dont deux hospitalisés, d'après un point mercredi midi de l'équipe médicale des zadistes.
Un mineur interpellé lundi pour jets de projectile a été placé mardi en détention provisoire par le parquet d'Angers et une autre personne a été placée en garde à vue mardi pour "participation à un attroupement", a précisé la cour d'appel de Rennes.
L'importance de l'opération menée depuis lundi - qui mobilise 2.500 gendarmes - a amené les opposants durcir le ton. "Si ce soir la préfecture ne retire pas ses troupes, c'est la mobilisation générale", avait prévenu mardi Julien Durand, porte-parole de l'Acipa, principale association d'opposants à l'ex-projet d'aéroport.
En rasant les lieux de vie installés autour de la D281, où se cristallisaient les tensions depuis l'abandon du projet d'aéroport, les gendarmes ont détruit au passage des projets agricoles collectifs.
L'intervention prévoit d'expulser toute personne n'ayant pas régularisé sa situation en déclarant de nouveaux projets agricoles individuels.
asl-alh-hdu-bur/gvy/shu/swi
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