Une manifestation doit débuter à 14H00 à Paris à l'appel des principaux syndicats. Des avocats ont notamment quitté Lille, Reims, Châlons-en-Champagne, Dijon mercredi matin pour rejoindre le cortège parisien qui partira de la place du Châtelet et s'arrêtera rue de la Paix, non loin du ministère de la Justice.
"Nous refusons ce projet dont le véritable objectif est de permettre le maintien de la justice dans son état de misère budgétaire en sacrifiant toute notion de qualité au nom de la productivité", ont écrit dans un communiqué les syndicats, dont l'Union syndicale des magistrats (USM) et le Syndicat de la magistrature (SM). "Nous refusons ce projet d'une justice illisible, déshumanisée et privatisée", ont-ils ajouté.
Les avocats se sont mobilisés dans de nombreuses juridictions en France. A Nice, où une grève illimitée perturbe fortement l'activité du tribunal depuis jeudi, une centaine d'avocats se sont rassemblés devant le TGI mercredi matin.
Les manifestants ont symboliquement cadenassé brièvement les grilles du tribunal pour dénoncer le manque d'accès des justiciables à la justice, qu'ils redoutent avec la réforme.
"Pour les +petits litiges+, ce sera une procédure tout numérique: vous saisirez de façon numérique et vous recevrez un jour une décision de justice par internet, vous n'aurez pas eu l'occasion de vous expliquer devant un juge," s'est inquiété auprès de l'AFP le bâtonnier de Lille, Me Stéphane Dhonte.
A Châlons-en-Champagne (Marne), les avocats ont mis en place une grève en pointillé à l'image de la SNCF.
A Saintes (Charente-Maritime), les 87 avocats du barreau ont eux aussi organisé un mouvement de grève deux jours par semaine. " Le problème d'origine, c'est que la France ne consacre pas un budget suffisant à sa justice. Alors, d'abord on s'attaque au nombre de tribunaux, comme l'avait fait la réforme Dati (Rachida Dati, en 2008, NDLR). Cette fois, on garde les tribunaux, mais on diminue leur travail !", s'indigne le bâtonnier, Me Philippe Callaud.
Les avocats s'inquiètent principalement d'une fermeture de tribunaux d'instance, même si la ministre de la Justice Nicole Belloubet a répété qu'"aucun lieu de justice ne sera fermé".
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