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L'ultranationaliste serbe Seselj condamné pour crimes contre l'humanité mais libre

L'ultranationaliste serbe Vojislav Seselj, acquitté en première instance en 2016, a été reconnu mercredi en appel coupable de crimes contre l'humanité par un tribunal de l'ONU qui le jugeait pour sa responsabilité dans les conflits sanglants des années 90 dans l'ex-Yougoslavie.

L'ultranationaliste serbe Seselj condamné pour crimes contre l'humanité mais libre
Le leader ultranationaliste serbe Vojislav Seselj prononce un discours à Belgrade, le 25 mars 2017 - ANDREJ ISAKOVIC [AFP]

Ce partisan virulent de la "Grande Serbie", député et fondateur du parti d'extrême droite SRS, a été condamné à 10 ans de prison mais restera libre, la peine étant couverte par la détention déjà effectuée, a précisé le juge américain Theodor Meron qui présidait l'audience à La Haye.

M. Seselj, 63 ans, qui était absent à ce procès en appel, a déjà effectué près de 12 ans de prison entre février 2003 et novembre 2014, quand il avait été libéré pour raisons de santé.

Mercredi il a été reconnu coupable de "persécution", "déportation", "transferts forcés" de populations, des infractions qualifiées de "crimes contre l'humanité".

Et contrairement à ce qu'avaient estimé les juges en première instance, ses discours enflammés en 1991-93, au début du conflit dans l'ex-Yougoslavie, ont bel et bien "incité à la violence" et "violé le droit à la sécurité" des populations non serbes auxquelles il s'en prenait, relève le jugement.

De par "son influence sur la foule", "M. Seselj a contribué de manière substantielle au comportement de ceux qui ont perpétré" les crimes, poursuit le texte.

"Nettoyage ethnique"

Vojislav Seselj avait été acquitté au terme d'un procès de huit ans, en mars 2016, par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) de neuf chefs d'accusation pour un "nettoyage ethnique" ayant visé des Croates, des musulmans et autres non-Serbes dans les années 1990.

A la surprise générale, le tribunal composé de trois juges, dirigé par le Français Jean-Claude Antonetti, avait notamment jugé que ses discours ne procédaient pas d'un dessein criminel et qu'ils étaient destinés à renforcer le moral des troupes.

Il avait été considéré que Vojislav Seselj n'était pas "le chef hiérarchique" des milices de son Parti radical serbe (SRS) puisque celles-ci étaient passées sous le contrôle de l'armée, et qu'il n'était donc pas responsable de leurs actes.

L'accusation, qui avait rapidement interjeté appel, cherchait à renverser cet acquittement et à "casser le jugement, entaché de nombreuses erreurs, rendu par la chambre de première instance du TPIY".

Le dossier était désormais entre les mains du Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), compétent pour reprendre toute affaire du TPIY.

Une juridiction boudée par le dirigeant populiste serbe qui a préféré rester à Belgrade mercredi.

"Ce verdict ne m'intéresse pas", avait-il expliqué récemment dans un entretien avec l'AFP. "J'ai vaincu le tribunal à La Haye, parce que le procureur n'avait aucune preuve de mes crimes de guerre présumés", avait-il ajouté en martelant: "nous ne renoncerons jamais à l'idée d'une Grande Serbie".

Pour ses détracteurs, cet homme a personnifié le nationalisme serbe pendant les conflits dans les Balkans, aux côtés notamment de l'ex-président serbe Slobodan Milosevic, mort en 2006 dans sa cellule à La Haye.

Pendant les guerres qui ont conduit à la désintégration de la Yougoslavie, Seselj n'était pas un combattant. Mais pour le procureur du TPIY, Serge Brammertz, il a empoisonné les esprits, notamment ceux des paramilitaires serbes, avec ses discours prônant une union de "tous +les territoires serbes+ au sein d'un même Etat qu'il appelle la 'Grande Serbie'".

"Une énorme erreur"

Il lui a été reproché entre autres d'avoir encouragé ses troupes à "n'épargner personne" au cours du siège de la ville croate de Vukovar en 1991. Au total la guerre avait fait 20.000 morts en Croatie et 100.000 en Bosnie.

Ancien vice-Premier ministre de Milosevic, Seselj était resté son allié jusqu'à sa chute à l'automne 2000. Mais deux ans après Milosevic, le chef du SRS s'était livré à son tour en 2003 à la justice internationale.

Il avait été autorisé à rentrer en Serbie en 2014 pour y être soigné d'un cancer.

Et en 2016, son acquittement avait provoqué la colère de Zagreb, ranimé les divisions dans l'ancienne Fédération de Yougoslavie et indigné juristes et historiens.

Evoquant "une énorme erreur", les experts y voyaient un droit international bafoué et une réécriture de l'histoire.

bur-mad/roc

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