C'est un nouvel aléa pour EDF, qui construit depuis 2007 un réacteur nucléaire de type EPR sur la centrale de Flamanville (Manche). "Des écarts de qualité ont été détectés le 21 mars 2018 sur certaines soudures du circuit secondaire principal" indique l'électricien, mardi 10 avril. Cet événement significatif a été déclaré à l'Autorité de Sûreté Nucléaire.
Ces écarts ont été constatés sur des tuyauteries qui relient les quatre générateurs de vapeur à la turbine de l'EPR. Ils ont été détectées lors de la visite complète initiale, une sorte de photographie de la soudure afin de déterminer comment elle évoluera dans les 60 prochaines années.
360 mètres de tuyauteries à contrôler
Auparavant, ces soudures, réalisées par les entreprises Nordon et Ponticelli, au sein d'un groupement supervisé par Framatome (ex-Areva NP), devaient avoir été contrôlées pendant leur phase de fabrication. "Ces contrôles sont de deux types: des tirs radio, que l'on peut comparer à une radiographie, et des ultrasons, sorte d'échographie de la soudure" image Laurent Thieffry, directeur du projet EPR Flamanville 3. Selon EDF, les écarts de qualité auraient donc du être détectés lors des contrôles de fin de fabrication, réalisés par les entreprises en charge des soudures.
EDF va devoir contrôle la totalité des soudures du circuit secondaire principal, soit 150 soudures au total, sur 360 mètres de tuyauterie. Ces tuyaux sont de grandes pièces, entre 50 et 75 centimètres de diamètre. Chaque contrôle par ultrason nécessite 1 à 2 jour de travail, pour un binôme d'opérateur.
L'impact éventuel pas encore connu
En parallèle, une expertise va être menée en lien avec l'Autorité de Sûreté Nucléaire pour analyser les causes et la nature des défauts de soudure. "Cela peut être de toutes petites aspérités et être réglé rapidement" souligne Xavier Ursat, directeur exécutif groupe en charge de l'ingénierie. Cela peut aussi être plus long, si le défaut se niche à mi-épaisseur par exemple. A titre d'information, pour réaliser une soudure complète, il faut six à huit semaines de travail.
A l'issue de cette phase de contrôle et d'expertise, prévue pour durer jusqu'à la fin mai, EDF dira si un ajustement du planning et/ou du coût de l'EPR sont nécessaires. "A ce jour, l'ensemble des activités se poursuivent" indique Xavier Ursat. L'introduction du combustible est prévue pour fin décembre 2018. La facture s'élève pour le moment à 10,5 milliards d'euros.
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