Quelque 7,9 millions de Hongrois sont appelés à prendre part à ce scrutin programmé de 06H00 (04H00 GMT) à 19H00 (17H00 GMT). En l'absence de sondages à la sortie des urnes, les premières projections ne seront connues que plus tard dans la soirée.
Crédité d'une avance de 20 à 30 points dans les sondages et avantagé par un mode de scrutin à un tour combinant majorité simple par circonscription et proportionnelle, le parti national-conservateur Fidesz du dirigeant hongrois apparaît assuré de l'emporter, selon les analystes.
La principale inconnue porte sur le taux de participation et sur l'ampleur de la victoire promise: M. Orban avait remporté en 2010 et 2014 une "super-majorité" au Parlement mais pourrait cette fois-ci devoir se contenter d'une majorité relative.
"La logique veut que le Fidesz gagne, mais il y potentiellement de la surprise dans l'air", a estimé pour l'AFP le politologue Gabor Torok.
Lassitude ?
La gauche et le parti d'extrême droite Jobbik, qui a modéré son discours, espèrent capitaliser sur la lassitude d'une partie des électeurs envers les diatribes de M. Orban, 54 ans, contre la "menace" migratoire et contre le milliardaire Georges Soros, obsessions de sa campagne.
L'opposition a fait campagne en dénonçant le clientélisme, la déliquescence des services publics et un pouvoir d'achat insuffisant qui, malgré un taux de chômage au plus bas (3,8%), conduit de nombreux Hongrois à s'expatrier, alors que le pays est membre de l'UE depuis 2004.
Le Fidesz a essuyé en février un sérieux coup de semonce: un candidat unique de l'opposition avait alors remporté à la surprise générale des municipales dans un fief réputé imprenable du Fidesz, Hodmezovasarhely.
M. Orban n'a cessé depuis d'agiter le spectre d'une possible défaite de son camp, synonyme selon lui de chaos migratoire et de victoire d'"ennemis" qui "veulent déposséder" les Hongrois "de (leur) pays".
"Il ne suffit pas d'arriver premier dans les sondages: il faut arriver premier le jour du vote", a-t-il souligné en clôture de sa campagne, rappelant que, donné favori à l'issue de son premier mandat (1998-2002), il avait dû s'incliner aux législatives.
Contrairement à ce qui s'est produit localement à Hodmezovasarhely, aucune union sacrée n'a cependant été scellée pour les législatives entre une gauche morcelée et le Jobbik, ce qui permet, selon les analystes, au Fidesz de conserver toutes ses chances de victoire.
Admiré par les droites populistes européennes, honni par ceux qui l'accusent de dérive autoritaire, M. Orban, devenu le fer de lance de la lutte contre l'immigration en Europe, entend rendre "irréversibles" les changements impulsés depuis son retour au pouvoir en 2010.
Admirateur de Poutine
Admirateur revendiqué du président russe Vladimir Poutine et chantre d'une démocratie "illibérale", il a assumé depuis huit ans un style de gouvernement limitant certaines libertés au nom de l'"intérêt national", reprise en main de l'économie, des médias et de la justice à la clé.
L'opposition et de nombreux observatoires internationaux accusent ces réformes d'avoir porté atteinte à l'Etat de droit et entraîné un recul des valeurs démocratiques.
Le dirigeant a aussi multiplié les bras de fer avec l'Union européenne, notamment sur la question migratoire. Des procédures d'infraction ont par ailleurs été ouvertes contre Budapest en raison notamment de lois renforçant le contrôle sur les organisations de la société civile.
Mais le Parti populaire européen (PPE), auquel appartient aussi la CDU d'Angela Merkel, ne lui a jamais retiré son soutien. Son président, le Français Joseph Daul, a exprimé ses voeux de victoire pour M. Orban, estimant qu'il "continuera à apporter stabilité et prospérité aux citoyens hongrois".
Malgré son opposition à une intégration renforcée de l'UE, M. Orban n'a en effet jamais menacé de quitter l'Union, son pays étant est l'un des principaux bénéficiaires des fonds européens qui ont contribué à son dynamisme économique retrouvé, après la crise de la fin des années 2000.
A l'image de la Pologne, dont le patron de la droite au pouvoir, Jaroslaw Kaczynski, a estimé vendredi que "la liberté, la souveraineté et la dignité des nations (...) sont liées à Viktor Orban".
A LIRE AUSSI.
Hongrie: la politique antimigrants d'Orban défiée par l'extrême droite
Netanyahu attendu en Hongrie, un soutien controversé pour Orban
Netanyahu attendu en Hongrie, un soutien controversé pour Orban
Netanyahu, premier dirigeant israélien en Hongrie depuis 1989
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.