Elu dans un fauteuil le 29 mars, après avoir obtenu 48,56 % des suffrages des socialistes le 15 mars, le président du groupe Nouvelle Gauche à l'Assemblée sera officiellement investi samedi. Il prononcera un discours en clôture des travaux de ses camarades dimanche à 11H30.
Objectif pour le 13e premier secrétaire du PS, heureusement "pas superstitieux" : redonner sa place sur l'échiquier politique à un parti en miettes après ses défaites à la présidentielle (6,36 % des voix) et aux législatives (30 députés élus sous l'étiquette PS).
Dans son texte d'orientation, le député de Seine-et-Marne a plus précisément fixé pour objectif au PS de "redevenir en voix le premier parti de gauche à l'issue du cycle électoral 2019-2020-2021".
M. Faure est convaincu qu'il existe toujours un espace politique pour le PS. "Nous n'avons pas été remplacés, ni par LREM, qui poursuit sa dérive vers la droite libérale, ni par les Insoumis qui demeurent un mouvement protestataire", a-t-il réaffirmé dans une interview à Libération mise en ligne vendredi soir.
Face à ces deux offres, ce qui fait selon lui l'identité du PS, c'est d'être "à la fois vraiment de gauche, et vraiment réaliste", d'"articuler indignation et solutions".
S'il a participé à la manifestation du 22 mars au côté des cheminots, M. Faure prend ainsi clairement ses distances dans Libération avec les tentatives de "front anti-Macron" qui s'ébauchent entre Benoît Hamon, le PCF, EELV, les Insoumis et Olivier Besancenot.
"Je ne pense pas qu'un mouvement social soit le moment d'un congrès de réunification des gauches (...) Nous devons être des interlocuteurs, pas des accapareurs", tranche-t-il. De même ne se montre-t-il guère séduit par l'appel au "grand débordement" lancé par François Ruffin pour le 5 mai. "Ce genre d'appel n'a pas pour objet d'intensifier le mouvement social, et a pour effet de l'éteindre".
Premier chantier : l'Europe
Ce positionnement, que résume la formule "ni Macron ni Mélenchon" de l'ancien premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis, ne dit pour l'instant pas grand chose du projet que M. Faure souhaite défendre.
"Olivier Faure, je ne sais pas ce qu'il pense", observe le député européen Emmanuel Maurel, à propos de celui qui se décrit parfois comme "le fils unique de François Hollande et de Martine Aubry" --il a été directeur de cabinet adjoint du premier à Solférino de 2000 à 2007, et collaborateur de la seconde au ministère de l'Emploi (1997-2000).
Chantre du "rassemblement" durant sa campagne, M. Faure a fait le choix de ne pas trancher d'emblée nombre de débats qui traversent le parti, préférant proposer à ses camarades d'organiser jusqu'en 2021 une série de chantiers thématiques, qui se concluront par des votes ouverts aux militants et aux sympathisants, moyennant un euro.
Le PS devra cependant rapidement sortir de ses ambiguïtés, s'il souhaite reprendre sa place dans le débat politique. Premiers travaux pratiques : l'Europe, avec en ligne de mire les européennes de 2019.
Emmanuel Maurel, à qui M. Faure a proposé d'animer avec l'eurodéputée Christine Revault d'Allones les réflexions du PS sur la question européenne, reste pour l'instant circonspect.
"Je prends mon temps sur les européennes. J'attends de voir ce que Faure veut dire et faire", affirme-t-il, en souhaitant notamment que les socialistes refusent clairement le traité commercial euro-canadien CETA, qu'ils s'engagent à renégocier le traité budgétaire européen (TSCG), et qu'ils rompent avec la pratique des "grandes coalitions" au Parlement européen.
La question européenne fera l'objet d'une table ronde samedi à Aubervilliers, avec la participation du commissaire européen Pierre Moscovici, et du patron des sociaux-démocrates au Parlement européen, Udo Bullmann. Dimanche, les socialistes plancheront avec des personnalités de la société civile sur les thèmes des réfugiés, de l'écologie et des services publics.
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