Après l'intoxication des Skripal, survenue le 4 mars à Salisbury, dans le sud-ouest de l'Angleterre, où l'ancien espion réside, les experts s'étaient interrogés sur leurs chances de survie.
Mais vendredi les médecins de l'hôpital de Salisbury, où les Skripal sont soignés depuis leur empoisonnement, ont donné des nouvelles rassurantes.
Sergueï Skripal "répond bien au traitement, son état de santé s'améliore rapidement, il n'est plus dans un état critique", ont-ils indiqué.
Quant à l'état de sa fille Ioulia, il s'améliore "quotidiennement", a déclaré un médecin, Christine Blanshard. "Elle attend avec impatience le jour où elle pourra sortir de l'hôpital".
Un policier britannique qui avait été hospitalisé le 4 mars après avoir été intoxiqué en portant secours aux Skripal a pu quitter l'hôpital le 22 mars.
Ioulia Skripal s'était exprimée publiquement jeudi pour la première fois depuis son hospitalisation, au travers de propos cités par un communiqué de la police britannique. "Je suis heureuse de dire que je me sens de mieux en mieux chaque jour", disait-elle.
"Nous sommes très heureux que l'état de santé de M. Skripal et de sa fille Ioulia s'améliore", a commenté le ministère britannique des Affaires étrangères.
Le service public de santé britannique "continuera à prodiguer des soins aux Skripal, lesquels continueront probablement à avoir des besoins médicaux", déclare le ministère dans un communiqué.
Et il réitère les accusations de Londres contre Moscou: "Il s'agit d'une tentative de meurtre utilisant une arme chimique illégale que nous savons que la Russie possède".
Depuis le début, le gouvernement britannique affirme que l'ex-espion et sa fille ont été empoisonnés par la Russie. Moscou nie catégoriquement toute implication dans cette affaire et accuse Londres de mener une campagne antirusse.
L'affaire a provoqué une grave crise diplomatique entre la Russie et les Occidentaux, qui s'est traduite par la plus importante vague d'expulsions croisées de diplomates de l'Histoire.
Le ministère britannique de l'Intérieur a annoncé vendredi avoir refusé un visa d'entrée dans le pays à la nièce de Sergueï Skripal. "Sa demande n'était pas conforme aux règles d'immigration", selon un porte-parole du ministère.
Viktoria Skripal, qui réside en Russie, avait déclaré avoir demandé un visa britannique pour pouvoir rendre visite dès lundi prochain à ses proches à l'hôpital de Salisbury.
"J'étais sûre que cela arriverait. Ils doivent avoir quelque chose à cacher", a-t-elle déclaré à la télévision Sky News, se référant aux autorités britanniques.
L'ambassade de Russie à Londres a jugé ce refus de visa "regrettable et inquiétant". La décision du ministère de l'Intérieur "ne tient pas la route", a-t-elle estimé.
Selon des experts, les chances de rétablissement de Sergueï Skripal sont d'autant plus élevées que le traitement adéquat a été administré rapidement. Dans ce cas, "la guérison est généralement très bonne", a déclaré Chris Morris, du Centre de toxicologie médicale de l'Université de Newcastle.
"Pour autant que l'on sache, il n'y a pas d'antidote spécifique pour le Novitchok", l'agent innervant d'origine soviétique utilisé selon Londres, a précisé à l'AFP le chimiste et toxicologue Ralf Trapp.
Accusée par les Occidentaux, la Russie dément depuis le début, et elle a explicitement accusé les services secrets britanniques et américains d'être à l'origine de l'empoisonnement.
"Position indéfendable"
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a accusé vendredi les responsables britanniques de "chercher fébrilement et frénétiquement chaque jour une quelconque confirmation de leur position indéfendable".
Moscou a aussi nié que le poison ait été fabriqué dans la ville de Chikhany, dans le sud-ouest de la Russie, comme l'a affirmé vendredi The Times en citant des sources au sein des services de sécurité britanniques.
Selon le journal, Chikhany serait un "Porton Down russe", du nom du laboratoire militaire britannique spécialisé dans les recherches chimiques et biologiques, qui se trouve près de Salisbury.
"Toutes les bases où des armes chimiques ont été stockées sont bien connues. Chikhany n'est pas une d'entre elles", a déclaré Mikhaïl Babitch, représentant du Kremlin dans le district fédéral de la Volga et ancien président de la Commission d'Etat russe pour le désarmement chimique, cité par l'agence Interfax.
La ville de Chikhany, où est installée une branche de l'Institut de recherches d'Etat pour la Chimie et les Technologies organiques (GNIIOKhT), a été citée par plusieurs scientifiques russes ayant travaillé sur le programme soviétique Novitchok.
En septembre 2017, le président Vladimir Poutine a déclaré que la Russie avait détruit ses dernières réserves d'armes chimiques héritées de l'époque de la Guerre froide, conformément aux termes de la Convention de 1997 sur l'interdiction des armes chimiques.
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