C'est presque un comble pour les agents de la Direccte, souvent amenés à parler des risques de l'amiante avec des entreprises privées. Comme d'autres services de l'État basés dans la cité administrative Saint-Sever, à Rouen (Seine-Maritime), les employés sont en conflit avec la préfecture depuis quelques semaines. En cause : une exposition inacceptable à cette particule dangereuse, selon les représentants des quelque 1 200 agents que comptent ces locaux des bords de Seine.
Désaccord avec la préfecture
Selon Gérald Le Corre, membre du Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de la Direccte, le problème de l'amiante est connu de longue date dans certains matériaux de ces bâtiments construits dans les années soixante et 70. Mais ce sont maintenant les fenêtres qui créent de nouveaux problèmes car "l'administration savait au moins depuis juillet 2013 que les joints étaient amiantés et n'a pas prévenu les représentants du personnel et les organisations syndicales du risque pour les agents et le public reçu dans les locaux".
"Sur 18 prélèvements, l'amiante a été retrouvée à chaque fois dans les joints", ajoute Gérald Le Corre. La préfète de région et de Seine-Maritime, Fabienne Buccio, ne remet pas totalement en cause ce point. Mais elle affirme que, selon les résultats d'analyses dont elle dispose, "il y a une présence d'amiante inerte, mais qui ne présente aucun risque tant qu'on n'y touche pas".
"On est dans le déni d'un risque qui existe"
Une réaction qui dérange les représentants syndicaux. "Il y a de l'amiante, mais il n'y a pas de risque, ironise Gérald Le Corre. Pour des questions budgétaires, on est dans le déni d'un risque qui existe. On peut débattre de la hauteur du risque, mais on aimerait que la préfète nous dise sur la base de quelle expertise, de quel médecin ou de quel ingénieur elle avance des choses pareilles."
Des travaux doivent être réalisés pour changer les fenêtres d'ici à 2022, mais les travailleurs de la cité administrative demandent que ce chantier soit avancé "sans pour autant jeter de l'argent par les fenêtres". En attendant de renouer le dialogue avec la préfecture, une pétition a été lancée. "Mais si on n'a pas de garanties sur le recouvrement rapide de ces joints, il va y avoir d'autres formes de mobilisation", conclut Gérald Le Corre.
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