Après l'audition du mis en cause, le 29 mars, par les deux juges saisis de l'affaire Noyer à Chambéry, le parquet a précisé, vendredi, les aveux de l'ancien maître-chien de 35 ans sur les circonstances de la mort du militaire.
"Il fait état d'une bagarre entre eux avec des échanges de coups réciproques", a déclaré à l'AFP le parquet, évoquant des déclarations "spontanées" aux magistrats, avant un transport sur les lieux dans la foulée.
"Il a admis avoir frappé de plusieurs coups de poing au visage Arthur Noyer et (que) l'un d'eux avait entraîné la chute de ce dernier", puis indiqué "avoir alors constaté (son) décès", selon la même source.
Des restes du crâne de la victime avaient été découverts sur un chemin de randonnée en septembre à Cruet, petite commune de Savoie située au pied du massif des Bauges et proche de Montmélian, à une vingtaine de kilomètres de Chambéry. D'autres ossements y ont été découverts depuis.
Que s'est-il passé entre minuit et presque 4H du matin dans la nuit du 11 au 12 avril 2017 ? Dans cet intervalle, le militaire de 24 ans, sorti de boite de nuit dans le centre ville de Chambéry et qui cherchait à rejoindre sa caserne du 13e bataillon de chasseurs alpins (BCA) à Barby, à 5 km, avait été pris en stop par Nordahl Lelandais.
Ce fait avait été reconnu par celui-ci le 5 février devant les juges, même s'il continuait alors à nier toute implication dans la mort du jeune homme. L'enquête a montré que leurs téléphones portables avaient déclenché les mêmes relais entre ces heures-là, prouvant qu'ils se déplaçaient ensemble, mais pas en direction du 13e BCA.
Le parquet sort de sa réserve
Les motifs de l'altercation invoquée désormais par Nordahl Lelandais ne sont pas connus à ce stade.
Contacté par l'AFP, son avocat, Me Alain Jakubowicz, a souhaité garder le silence. Celui des parents de la victime, Me Bernard Boulloud, devait consulter ses clients avant de s'exprimer éventuellement.
Et si le parquet de Chambéry est exceptionnellement sorti du mutisme qu'il observe depuis la mise en examen de Nordahl Lelandais le 20 décembre, c'est pour "éviter la propagation d'informations inexactes, conformément à l'article 11 du Code de procédure pénale et en accord" avec les magistrats instructeurs.
La radio RTL a écrit vendredi matin sur son site internet que Nordahl Lelandais avait "craqué et reconnu le meurtre, comme pour Maëlys", en parlant à l'antenne d'un "accès de violence inouïe et irrépressible" dont le suspect serait "coutumier (...) quand on s'oppose à lui, quand on lui dit non".
Dans l'affaire Maëlys, le trentenaire est mis en examen pour "meurtre" mais il a seulement reconnu un décès accidentel de la fillette.
Selon le parquet de Grenoble, il a fourni "ses explications" aux juges le 19 mars, qui devaient être "confrontées au dossier" et aux résultats - encore attendus - des analyses du squelette et des vêtements de l'enfant.
Maëlys de Araujo, 8 ans, avait disparu lors d'un mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère) dans la nuit du 26 au 27 août. Les aveux de Nordahl Lelandais le 14 février, acculé par la découverte d'infimes traces de sang dans le coffre de sa voiture qu'il avait pourtant récuré, s'étaient doublés de la découverte des ossements, sur ses indications, dans les très escarpées gorges de Chailles, près du village de Saint-Franc (Savoie) dans le massif de la Chartreuse.
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