Jeudi, la SNCF avait prévu que "des perturbations (pourraient) subsister en début de matinée". Le trafic TGV devait être "quasi normal", mais seulement trois Transiliens et TER sur quatre et trois Intercités sur cinq devaient circuler. Le trafic des RER C, D et E en Ile-de-France devait également rester perturbé.
Les trains affichés en gare de Rennes avaient entre 5 et 20 minutes de retard, sans provoquer de cohue sur les quais, a constaté l'AFP.
A la gare Saint-Charles de Marseille où le trafic était presque à la normale, Annie, 70 ans, va pouvoir prendre son train pour Besançon. "Pour le retour qui tombe un jour de grève cela va être plus compliqué mais je me débrouillerai", déclare-t-elle. A propos des grévistes, elle estime qu'"ils ont des privilèges qui n'ont plus de raison d'être".
De son côté, Hélène est soulagée de découvrir, alors qu'elle s'est levée aux aurores, que son train pour La Ciotat circulera bien. "Je suis épuisée", explique-t-elle après avoir pris le premier train depuis deux jours.
La situation était également calme gare Montparnasse à Paris, où selon un agent SNCF, les gens ont "anticipé" les éventuelles annulations ou retards.
Mercredi, au deuxième jour de la grève, seul un TGV sur sept et un train régional sur cinq en moyenne circulaient en raison de la grève suivie par trois-quarts des conducteurs.
Abordée lors des premiers débats à l'Assemblée nationale sur la réforme ferroviaire, la question de la dette de la SNCF, qui atteint 55 milliards d'euros et coûte un milliard par an à l'entreprise, était au centre de toutes les préoccupations jeudi.
"Chantage"
En effet, la concertation qui doit reprendre à 14H30 au ministère des Transports avec les fédérations représentatives à la SNCF (CGT, Unsa, Sud, CFDT) ainsi que FO, représentative au niveau de la branche ferroviaire, portera sur l'ouverture à la concurrence, la dette et le financement du ferroviaire, ainsi que sur l'organisation de la SNCF et son statut juridique.
Invité de France Inter, le Premier ministre Édouard Philippe s'est dit "ouvert" à la reprise d'une partie de la dette de la SNCF par l'État, mais avec "en contrepartie" des "engagements extrêmement clairs, extrêmement fermes, et qui transforment le fonctionnement opérationnel de l'entreprise".
"Je ne veux pas prendre un engagement alors même qu'à ce stade, rien n'a changé dans le fonctionnement de la SNCF (...). Je ne veux pas dire aux Français qu'(ils) vont payer cette dette et la reprendre alors qu'ils n'ont aucun élément leur permettant de penser qu'à l'avenir, on ne va pas tomber dans 3 milliards (d'euros) de déficit" supplémentaire chaque année, a justifié le chef du gouvernement.
"Chantage", a répondu le patron de la CGT Philippe Martinez. "+Acceptez ce qu'on vous propose et on parlera de la dette après+, c'est proprement scandaleux", s'est-il exclamé sur franceinfo.
Plus modéré, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a estimé sur BFMTV/RMC, qu'"il n'y a(vait) pas d'autre issue" que la reprise de la dette par l'État, "parce que ce n'est pas la dette des cheminots (ni) celle des usagers".
Vendredi, une autre réunion au ministère se penchera sur les droits sociaux des cheminots. Entre-temps, les syndicats pourraient se réunir en intersyndicale à une date encore non fixée.
La grève doit reprendre dès samedi 20H00, pour deux jours à nouveau, jusqu'à mardi 7H55. SUD-rail "va proposer le vote lundi en AG de motions pour un durcissement du mouvement vu l'urgence du calendrier" parlementaire, a prévenu Erik Meyer, son porte-parole.
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