Contacté par l'AFP, Luc Hennart, président du tribunal de première instance de Bruxelles, a confirmé des informations parues sur le site français Mediapart et l'hebdomadaire belge Le Vif.
En mai 2015 a été prononcé à Bruxelles un jugement public entérinant un accord entre Majda Bernoussi et Tariq Ramadan. Cette dernière, qui ne l'accusait pas de viol, dénonçait en revanche sur internet son emprise psychologique et une relation destructrice.
L'accord "prévoit que Majda Bernoussi retire ses publications sur le web et cesse d'en publier de nouvelles, moyennant une somme d'argent donnée par Tariq Ramadan", a dit M. Hennart à l'AFP.
"Cette transaction intervenue entre les parties a clos l'affaire en ce qui concerne la justice", a-t-il ajouté. "Il n'y a pas eu d'autres actions introduites à Bruxelles, ce qui laisse supposer que l'accord a été respecté de part et d'autre", a-t-il poursuivi.
Mme Bernoussi s'est engagée "à ne plus mentionner publiquement, directement ou indirectement" Tariq Ramadan, "sa famille proche" et "ses collaborateurs", "par écrit, oralement, et y compris par photos, commentaires, mentions, allusions, commentaires publics", sur quelque support que ce soit.
Les deux parties ont promis de ne plus avoir de contacts et Majda Bernoussi de "ne plus envoyer des messages injurieux et/ou menaçants" à l'islamologue suisse et "ses proches", faute de quoi elle devrait s'acquitter de "dommages et intérêts de 500 euros par violation", écrit Mediapart.
La convention comporte une contrepartie financière, selon Mediapart. Tariq Ramadan s'est engagé, "à titre transactionnel", à lui verser une somme totale de 27.000 euros: 15.000 euros sous la forme d'un premier paiement de 3.000 euros puis de mensualités de 1.500 euros, qui viennent s'ajouter à 12.000 euros déjà payés à l'occasion "d'une précédente convention".
"Les montants avancés par Mediapart correspondent à la réalité", a confirmé M. Hennart.
Tariq Ramadan, 55 ans, qui a longtemps été une figure médiatique et influente de l'islam en Europe, est incarcéré en France depuis sa mise en examen pour viols en février, dans l'enquête ouverte après les plaintes de deux femmes fin octobre.
Début mars, une troisième femme a porté plainte, affirmant avoir subi de multiples viols entre 2013 et 2014. Tariq Ramadan conteste ces accusations.
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