Le jeune patron organise depuis plusieurs semaines la contre-offensive politique et médiatique pour convaincre ses utilisateurs, et les pouvoirs publics aux Etats-Unis et dans le reste du monde, que le site avait pris conscience de sa responsabilité, et agissait pour protéger ses usagers de toute exploitation malveillante de leurs données, et contre toute opération de propagande ou de désinformation politique.
Il a donc récemment donné plusieurs longues interviews, détaillant des réformes de cybersécurité, le développement d'outils d'intelligence artificielle dressés pour repérer les faux comptes, et l'embauche de milliers de salariés supplémentaires dédiés à la sécurité informatique.
Mardi, il a également annoncé la suppression de 270 pages et comptes Facebook et Instagram gérés par la société russe Internet Research Agency (IRA), qui se trouvait déjà, selon le renseignement américain, derrière l'opération de désinformation lancée pour déstabiliser la campagne présidentielle américaine de 2016.
En 2017, Facebook avait déjà supprimé des centaines de faux comptes de l'IRA destinés à influencer les débats politiques aux Etats-Unis, ainsi que 30.000 ciblant les élections en France et d'autres encore en Allemagne. Facebook supprime cette fois des comptes ciblant des personnes en Russie ou dans des pays où le russe est parlé comme l'Azerbaïdjan, l'Ouzbékistan et l'Ukraine.
"Nous avons déterminé que l'IRA utilisait un réseau complexe de faux comptes pour berner les gens", a écrit Mark Zuckerberg sur sa page Facebook. "Bien que nous respections le partage d'opinions politiques par les gens et les gouvernements sur Facebook, nous ne leur permettons pas de créer des faux comptes pour le faire".
Conséquence, selon lui, toutes les pages contrôlées par l'IRA - légitimes ou pas - ont vocation à être supprimées. Cela inclut des pages appartenant à des médias russes car elles étaient "contrôlées par l'IRA", de même que des pages de promotion de la culture russe, ou touristiques.
Et un outil permettra prochainement aux utilisateurs de vérifier s'ils ont été en contact avec ces contenus suspects, a encore dit le PDG.
"Je suis satisfait que Facebook agisse pour montrer du doigt et répondre à cette activité, mais j'attends également de Facebook et de M. Zuckerberg, ainsi que d'autres plateformes, qu'ils continuent à identifier les trolls russes et à travailler avec le Congrès pour actualiser nos lois", a déclaré le sénateur démocrate Mark Warner.
Confiance rompue
Mark Zuckerberg, 33 ans, devrait témoigner au moins deux fois au Congrès, chaque chambre gardant jalousement ses prérogatives et exigeant de l'entendre séparément.
On a appris mercredi qu'il avait confirmé sa venue le 11 avril à 10H00 (14H00 GMT) devant la commission du Commerce de la Chambre des représentants.
Il a également été invité le 10 avril par la commission des affaires juridiques du Sénat, aux côtés des patrons de Google, Sundar Pichai, et de Twitter, Jack Dorsey. Selon la sénatrice démocrate de Californie Dianne Feinstein au quotidien San Francisco Chronicle, il en aurait accepté le principe, mais la date n'a pas encore été calée.
Au-delà des accusations de laxisme en 2016 face aux manipulations russes, Mark Zuckerberg est attendu sur la question de la confidentialité des données personnelles de ses deux milliards d'utilisateurs. Il sait que la confiance est rompue chez une partie d'entre eux... et que des parlementaires envisagent de légiférer.
Il s'est déjà partiellement expliqué, par voie médiatique, sur le scandale Cambridge Analytica.
La société a récupéré, via un questionnaire psychologique auquel ont répondu 270.000 personnes, les données de 50 millions de leurs amis, en 2014 - une précieuse base de données pour la société, plus tard embauchée par l'équipe de campagne de Donald Trump.
A l'époque, les applications autorisées par une personne avaient accès aux données de ses amis. Cette option pour les développeurs a été supprimée en 2014, mais Mark Zuckerberg a reconnu que le réseau social devait mieux contrôler lui-même l'usage des données par les applications.
Ses réponses seront écoutées dans le monde entier. Notamment en Europe, où il a également été invité à venir s'expliquer en personne au Parlement britannique et au Parlement européen.
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