Caen. [Notre dossier] Vélo : quelles pistes pour Caen ?

Elle fait partie des villes de Normandie où il est le plus agréable de circuler à vélo : d'après le baromètre établi en mars 2018 par la FUB, la Fédération française des usagers de la bicyclette, Caen n'a pas à rougir de la place qu'elle laisse ces dernières années au vélo. Même si en cette période de travaux il faut parfois zigzaguer entre les barrières, "les gens qui ont l'habitude de circuler à vélo sont plutôt satisfaits de l'offre caennaise, explique Christine Corbin, présidente de l'association les Dérailleurs. Moi qui l'utilise tous les jours, je sais comment circuler sans mettre un pied à terre pendant une demi-heure."

Résultats pour Caen du baromètre publié en mars 2018. - FUB

Développer les "autoroutes à vélo"

Là où les choses se compliquent, c'est lorsque les cyclistes occasionnels, notamment les plus jeunes ou les personnes âgées, veulent s'y mettre. À Caen en effet, on ne peut pas encore parler "d'autoroute à vélo", ces zones où l'on peut pédaler sans s'arrêter grâce à un circuit prioritaire bien défini. "Il faut insister sur les doubles sens cyclables pour rassurer les gens qui ont peur de se retrouver en sandwich entre les voitures par exemple", poursuit Christine Corbin.

Un travail sur la continuité des circuits que la ville a bien décidé de prendre en charge. "L'un de nos enjeux, c'est effectivement la mise en place liaison rapide où le cycliste n'a pas à mettre le pied à terre tous les 100 mètres", assure Nicolas Joyau, adjoint à l'environnement et au développement durable, en charge de ces questions à la Ville de Caen. Pour y aider, un important travail de balisage des différents itinéraires possibles a déjà été réalisé depuis longtemps pour aiguiller les vélos dans la ville.

Mais la ville travaille également sur d'autres pistes pour rassurer les cyclistes. Parmi elle notamment, "l'apaisement" de la circulation qui passera par la mise en place généralisée de zones de circulation limitées à 30 kilomètres/heure. "Notre objectif, c'est d'arriver à passer 80 % de la ville en zone à 30 sur une dizaine d'années, explique Nicolas Joyau. Cela permet d'organiser une cohabitation entre les voitures, les vélos et les piétons."

Encore des points critiques

Et si Caen est loin de jouer les mauvaises élèves dans la cour des villes cyclables, certains passages critiques subsistent, comme l'explique Christine Corbin. "La rue Délivrande, qui permet d'aller au nord de la ville, le boulevard Georges-Clémenceau ou encore la rive droite où dans les rues comme les boulevards Lyautey et Leroy où les voitures ont tendance à couper les pistes cyclables pour se garer."

Parmi les autres points sensibles, on retrouve l'aménagement des entrées de ville, souvent très coûteux en travaux. Une problématique sur laquelle la ville a déjà commencé à travailler avec par exemple l'aménagement d'une liaison cyclable vers Saint-Contest cette année, dans le prolongement de l'avenue de Courseulles, ou encore en lançant une étude pour réaliser des travaux l'an prochain sur le boulevard Richemond, "qui est clairement l'un des points noirs de la ville actuellement" reconnaît Nicolas Joyau.

Les projets d'aménagement prévus jusqu'en 2020. - Marie-Charlotte Nouvellon

Un projet qui posera les premières pierres d'un "périphérique à vélo", projet sur lequel planche la municipalité. Une excellente idée pour Christine Corbin pour qui "il faut saisir l'occasion de ce projet pour réfléchir ensemble aux aménagements qu'il reste à faire". Le tracé se baserait sur une partie des circuits déjà existants pour assurer une desserte vers les autres villes de l'agglomération. L'occasion aussi peut être de réfléchir à une harmonisation entre les circuits vélos de Caen et ses voisins qui ne joue pas toujours dans la même catégorie, souvent faute de moyens.

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