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L'OIAC se réunit pour une nouvelle passe d'armes entre Moscou et l'Occident

L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) se réunit mercredi, un jour après qu'un laboratoire britannique a reconnu ne pas avoir de preuve que la substance utilisée contre un ex-espion russe en Angleterre provenait de Russie.

L'OIAC se réunit pour une nouvelle passe d'armes entre Moscou et l'Occident
Le 8 mars 2018 des membres des services d'urgence près du banc à Salisbury où ont été découverts inconscients Sergei Skripal et sa fille Yulia - Ben STANSALL [AFP/Archives]

La réunion se tiendra dans le bâtiment sous haute protection de l'OIAC à La Haye et intervient à la demande de Moscou, qui souhaite "soulever les allégations concernant l'incident de Salisbury".

Quelques jours après l'empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia, survenu le 4 mars à Salisbury (sud-ouest de l'Angleterre), la cheffe du gouvernement britannique, Theresa May, avait mis en cause Moscou, estimant qu'il s'agissait de "la seule explication plausible".

Le Kremlin a toujours nié être impliqué, et le président russe Vladimir Poutine a dit mardi espérer que la réunion de l'OIAC pourra mettre un "point final" à l'enquête.

Les représentants des 41 Etats membres de l'OIAC se réuniront à 10h00 (08h00 GMT) pour une nouvelle passe d'armes diplomatique dans ce qui est devenue l'une des pires crises entre la Russie et l'Occident depuis la Guerre froide.

Depuis l'incident de Salisbury, les allégations fusent et les représailles s'enchaînent entre Moscou et Londres.

"Cette initiative russe est une nouvelle tactique de diversion, destinée à saper le travail de l'OIAC" dans son enquête, a réagi le ministère britannique des Affaires étrangères dans un communiqué.

Pas de preuve

L'OIAC avait été sollicitée par Londres pour "vérifier l'analyse du gouvernement" britannique. Ses experts se sont rendus au Royaume-Uni pour obtenir des échantillons de la substance utilisée lors de l'empoisonnement, qui doivent être analysés dans des laboratoires internationaux indépendants.

Le laboratoire spécialisé britannique qui a analysé la substance utilisée contre Skripal et sa fille a reconnu mardi ne pas avoir de preuve qu'elle provenait de Russie.

"Nous avons été capables d'identifier qu'il s'agissait du Novitchok, d'identifier que c'était un agent innervant de type militaire", a déclaré Gary Aitkenhead, chef du laboratoire militaire britannique de Porton Down, mais "nous n'avons pas identifié sa source exacte".

Le gouvernement britannique a rapidement réagi. "Nous savons que la Russie a cherché, pendant la dernière décennie, des moyens de produire des agents neurotoxiques à des fins d'assassinat, et a produit et stocké de petites quantités de Novitchok", a affirmé un porte-parole de l'exécutif britannique dans un communiqué.

Détourner l'attention

Londres estime que la responsabilité de la Russie dans l'empoisonnement des Skripal est "la seule explication plausible", malgré les dénégations répétées de Moscou.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré lundi que Londres pourrait être derrière l'empoisonnement, ayant "intérêt", en raison des difficiles négociations du Brexit, à détourner l'attention de ses électeurs et à affirmer sa puissance.

Au total, le Royaume-Uni et ses alliés, notamment de l'Union européenne et de l'Otan, ont annoncé plus de 150 expulsions de diplomates russes de leurs territoires. La Russie a riposté par des mesures identiques envers un nombre équivalent de diplomates de ces États.

Après avoir expulsé le 17 mars 23 diplomates britanniques et fermé le consulat britannique à Saint-Pétersbourg ainsi que le British Council en Russie, Moscou a demandé samedi à Londres de réduire son personnel diplomatique de plus de 50 personnes pour revenir à une "parité" des missions diplomatiques.

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