A Paris, les manifestants, en majorité des cheminots de SUD-Rail et de FO, mais aussi des étudiants, des agents hospitaliers, des enseignants et des salariés d'Air France, sont partis de la gare de l'Est en direction de la gare Saint-Lazare, sur fond de fumigènes, pétards et sirènes.
"Cheminots en colère, on va pas se laisser faire", scandait SUD-Rail au micro. Parmi les slogans: "A ceux qui veulent privatiser le rail, la rue répond: résistance" ou "cheminots, usagers, solidarité". Une banderole de FO cheminots proclamait: "Non à la casse sociale! Non à la casse du ferroviaire! Résister, revendiquer, gagner!"
Jean-Luc Mélenchon a rejoint la manifestation au sein d'une délégation de la France insoumise, dont les députés Alexis Corbière, Danièle Obono ou Éric Coquerel, avant d'être poussé dehors par des manifestants, a constaté un photographe de l'AFP.
"C'est le commencement d'un bras de fer social comme le pays en a peu connu", a-t-il déclaré, estimant qu'"on entre dans une épreuve dans la durée" et qu'Emmanuel Macron est "l'unique responsable de tout ce chaos".
Des incidents ont éclaté sur le parcours, ont constaté des journalistes de l'AFP: vitres d'une agence bancaire et d'une supérette brisées, poubelles renversées et incendiées, de même qu'un vélo, jets de canettes auxquels les forces de l'ordre ont répondu par des gaz lacrymogènes.
La solidarité entre cheminots et étudiants s'est manifestée aussi à Lille où 300 personnes se sont rassemblées, à Tours (500), à Bordeaux (environ 200) et Toulouse (1.500).
"Gares et facultés, défendons le service public", pouvait-on lire sur une banderole à Bordeaux, tandis qu'à Lille, les manifestants scandaient: "C'est tout le monde qui déteste Guillaume Pepy", "Étudiants, cheminots, c'est tous ensemble qu'on va gagner!".
Le premier jour de mobilisation contre la réforme de la SNCF s'est traduit mardi par la présence d'un TGV sur huit en moyenne, et un train régional sur cinq, beaucoup d'usagers ayant dû se rabattre sur des solutions alternatives comme le bus ou le covoiturage.
Les quatre syndicats représentatifs à la SNCF (CGT, Unsa, SUD, CFDT) s'opposent à une réforme qui "vise à détruire le service public". Le taux de grévistes était de 33,9% en milieu de matinée et atteignait un cheminot sur deux (48%) parmi les agents indispensables à la circulation des trains.
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