Le contrôle technique automobile comporte actuellement 124 points de contrôle et plus de 450 "défauts". Afin d'harmoniser la réglementation à l'échelle européenne, il sera réformé dès mai 2018 pour passer à 131 points de contrôle et 606 "défauts".
Grande nouveauté : les défauts "critiques"
Principal changement de cette nouvelle réglementation : l'apparition, en plus des défauts majeurs et mineurs, de défauts critiques, "constituant un danger direct et immédiat pour la sécurité routière". Dans ce cas, le conducteur disposera toujours de deux mois pour effectuer les travaux sur sa voiture, mais le contrôle technique ne sera plus valide dès le lendemain.
Conséquence : il devra prendre immédiatement rendez-vous chez son garagiste s'il veut respecter la loi. En espérant qu'il ne soit pas en vacances et que les pièces soient disponibles…
"Si on a un pneu prêt à éclater ça va, mais si on a un défaut critique qui demande une commande de pièce ou un certain temps de réparation, cela complique les choses", illustre Sébastien Briault, directeur du centre Norisko d'Agneaux.
Pour Vincent Marie, contrôleur technique à Saint-Vigor-le-Grand près de Bayeux, la restriction de circulation pourrait éviter "que certaines personnes soient dangereuses, pour elles comme pour les autres".
Lave-glace, ABS, Airbags, défauts d'étanchéité : l'augmentation du nombre de points de contrôle sujets à contre-visite a de quoi semer le trouble chez les automobilistes. "On nous demande déjà des rendez-vous pour le printemps 2018", confie le gérant du centre Norisko. "Les gens nous en parlent beaucoup. Il n'y a pas eu de grosse évolution depuis longtemps, alors cette harmonisation, ça fait beaucoup en même temps".
En quoi le contrôle coûtera plus cher ?
L'augmentation du nombre de points de contrôle et de "défauts" devrait avoir pour conséquence un allongement de la durée du contrôle et donc un surcoût pour l'automobiliste.
De 30 à 45 minutes aujourd'hui, l'intervention du technicien pourrait, demain, approcher les 60 minutes. "Ça va forcément se répercuter sur le tarif", admet Vincent Marie, gérant du centre de contrôle technique Dekra de Saint-Vigor-le-Grand, qui facture 65 € l'intervention. "On parle d'une augmentation de 10 €", précise-t-il.
À Agneaux (Manche), le centre Norisko facture aujourd'hui 68 €, contre-visite incluse. "Si l'on passe dix minutes de plus par véhicule, l'augmentation pourrait être de 10 à 15 %", soit 75 à 79 €. "Beaucoup de défauts mineurs vont passer en défauts majeurs. On va donc avoir davantage de contre-visites : je ne suis pas sûr qu'on pourra garantir la gratuité de la contre-visite", envisage un contrôleur technique.
"Ces réformes ont entraîné un investissement de matériel de 20 000 à 30 000 €", estime Vincent Marie. "Il y a aussi le coût de la formation : nous sommes passés de deux à quatre jours de formation par an et par salarié, pour faire face à la nouvelle directive européenne", ajoute Sébastien Briault.
L'objectif, derrière cette nouvelle directive, est-il de sortir les véhicules anciens et donc plus polluants du parc automobile français ? "Oui certainement, il s'agit aussi de diminuer le nombre de tués sur les routes", nuance Sébastien Briault.
Vincent Marie se veut rassurant : "Si vous suivez votre véhicule régulièrement, avec un entretien minimum, cela ne devrait pas poser de problème. Bien sûr, il y a certains détails absurdes, comme les accoudoirs, mais globalement c'est une incitation à mieux entretenir son véhicule".
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