Après une homélie improvisée pour la messe de Pâques sur la place Saint-Pierre -le moment liturgique le plus important de la tradition chrétienne évoquant la résurrection du Christ-, puis des saluts depuis sa papamobile à une foule enthousiaste de 80.000 fidèles et curieux, le pape a gagné à midi la loggia de la basilique pour son allocution pascale suivi par la bénédiction Urbi et Orbi (à la ville de Rome et au reste du monde).
Comme à son habitude, il a souhaité "les fruits de la paix pour le monde entier", se livrant à un tour d'horizon de tous les pays souffrant de conflits.
A commencer par la Syrie, "dont la population est épuisée par une guerre qui ne voit pas de fin" et qui a fait plus de 350.000 morts et des millions de réfugiés. François a appelé "tous les responsables politiques et militaires" à "mettre un terme immédiatement à l'extermination en cours", plaidant aussi pour un respect du "droit humanitaire" et un accès à l'aide, une allusion à la Ghouta orientale.
Son message intervient au moment où les rebelles syriens ont accepté dimanche selon une ONG d'évacuer la dernière poche qu'ils tenaient dans cet ancien bastion des insurgés aux portes de Damas dont la reconquête totale constituerait une victoire retentissante pour Bachar al-Assad.
Le pape François a également exhorté à "la réconciliation en Terre Sainte, blessée encore ces jours-ci par des conflits ouverts qui n'épargnent pas les personnes sans défense". Des affrontements entre des manifestants palestiniens de Gaza et des militaires israéliens ont fait vendredi 16 morts, les incidents les plus meurtriers depuis la guerre de 2014.
Rome sous haute surveillance
Il a notamment encouragé "le dialogue" en cours dans la péninsule coréenne, en pleine période de détente après deux années d'une escalade due aux essais nucléaires et balistiques de Pyongyang. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un s'est prononcé pour la dénucléarisation des deux Corées et un sommet intercoréen aura lieu le 27 avril.
Il n'a pas oublié de mentionner le continent africain "tourmenté par la faim, par des conflits endémiques et par le terrorisme" et a notamment espéré la paix au Soudan du Sud et dans la République démocratique du Congo, deux pays au coeur de ses préoccupations et de ses prières.
François a aussi rappelé que Pâques devait être un symbole d'espérance "là où il y a de la misère et de l'exclusion, là où il y a la faim et où manque le travail", évoquant les réfugiés "tant de fois rejetés par la culture actuelle du rebut", les victimes de trafiquants de drogue ou encore les esclaves modernes.
Samedi soir, le pape argentin avait présidé la veillée pascale à la basilique Saint-Pierre et demandé à cette occasion aux fidèles de rompre le silence sur "les injustices que vivent dans leur chair tant de nos frères". Il avait aussi baptisé huit personnes, dont un Nigérian de 31 ans qui avait fait la Une des journaux italiens en maîtrisant en septembre à Rome un malfaiteur armé qui venait de braquer un supermarché.
Les fidèles, les touristes curieux et même des prêtres ont dû faire de longues files dimanche matin pour accéder à la place Saint-Pierre, passant de premiers filtres de sécurité à une centaine de mètres.
Les autorités italiennes, qui ont procédé à une série d'arrestations cette semaine d'individus radicalisés et potentiellement dangereux, estiment que Pâques est une période à haut risque, particulièrement dans la capitale de la chrétienté où 10.000 policiers ont été mobilisés.
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