Lundi à 19H00, ce sera le début de la grève par épisodes de deux jours sur cinq, initiée par la CGT, l'Unsa et la CFDT, jusqu'au 28 juin. SUD-Rail appelle lui à une grève illimitée, reconductible par 24 heures, à partir de 20H00 lundi.
Prédisant une mobilisation de grande ampleur, le président de la SNCF Guillaume Pepy a prévenu que "des lignes seront fermées". "Cette grève sera très pénalisante pour nos clients", dit-il dans le Journal du Dimanche.
Les prévisions de trafic seront annoncées "au plus tard" dimanche à 17H00.
Le mouvement "a été pensé pour avoir un maximum d'impact sur le trafic et être le plus économe possible pour les grévistes", estime le patron de la SNCF.
Vendredi, Guillaume Pepy avait évoqué comme "une fourchette possible" la circulation d'"un train sur cinq ou un sur huit", certains syndicats évoquant même un train sur dix.
Pour inciter des cadres à conduire des trains pendant la grève, la direction a proposé une prime de "conducteur occasionnel", signe d'une direction "aux abois", selon Erik Meyer (SUD Rail).
Un "faux procès" pour la direction de la SNCF, cette prime ayant "pris effet au 1er janvier 2018", a assuré un porte-parole.
De source gouvernementale, on dit s'attendre "à un mouvement social très lourd, très fort, avec un impact très dur sur les usagers du train". Dimanche dans Le Parisien, la ministre des Transports Elisabeth Borne a fustigé l'attitude "incompréhensible" des syndicats.
Mais avec 46% de Français trouvant le mouvement "justifié" selon un sondage Ifop pour le JDD, le soutien à la grève progresse de 4 points en deux semaines, les partisans de la réforme restant légèrement majoritaires (51%).
Les cheminots sont appelés à croiser le fer contre la suppression de l'embauche au statut à la SNCF, les modalités d'ouverture à la concurrence ou encore la transformation de la SNCF en société anonyme, ce qui ouvre la voie à une future privatisation, selon les syndicats.
"Dogmatisme idéologique"
Le projet de réforme "vise à détruire le service public ferroviaire par pur dogmatisme idéologique" et "ne règlera pas le sujet de la dette, ni celui des dysfonctionnements", affirment-ils dans leur préavis.
Face à ces critiques, le gouvernement joue la carte de la concertation, multipliant rencontres bilatérales, séances plénières et interventions médiatiques.
"Personne ne peut comprendre que les syndicats de cheminots engagent une grève longue et pénalisante alors que le gouvernement est dans le dialogue", estime Mme Borne.
Invité du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics, a souligné "la détermination tranquille et totale" du gouvernement, assurant qu'il n'y avait "aucun projet ni ouvert, ni caché de privatisation" de la SNCF.
La semaine sociale s'annonce chargée. Air France sera une nouvelle fois touchée mardi puis samedi par ses quatrième et cinquième journées de grève en un mois et demi.
Onze syndicats de tous métiers exigent une augmentation générale des salaires de 6%, jugeant trop faible celle programmée dans l'année (+0,6% au 1er avril et +0,4% au 1er octobre). La direction juge la revendication déraisonnable et vante les "200 millions d'euros" redistribués via des augmentations individuelles et l'intéressement.
Le gouvernement devra aussi surveiller la mobilisation annoncée par la CGT dans l'ensemble de la filière déchets et dans l'énergie. Dans ce secteur, la FNME-CGT, première force syndicale, a calqué son calendrier sur celui des cheminots, avec un préavis de grève "jusqu'au 28 juin".
Mais le mouvement pour "un nouveau service public de l'électricité et du gaz" ne devrait se traduire que ponctuellement, à travers des baisses de production par exemple.
Dans la filière déchets, un appel à la grève pour un "service public national" des déchets devrait toucher à partir de mardi notamment Paris et sa région, celle de Marseille, Montpellier, ainsi que l'Est et le Nord.
A LIRE AUSSI.
Des cheminots aux enseignants, une fin de semaine marquée par grèves et manifestations
Grève à la SNCF ? Réponse des syndicats jeudi soir
SNCF: une réforme "avant l'été", les syndicats prêts à la grève
Réforme de la SNCF: deux semaines pour convaincre sur fond de menace de grève
Le gouvernement prépare ses ordonnances pour réformer la SNCF
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.