Le cortège, très hétéroclite, s'est ébranlé peu après 14H00, derrière deux banderoles de tête proclamant "Expulsions: non. Réquisitions: oui" et "Soutenir les exilés, Expulser Johanna", en référence à la maire (PS) de Nantes, Johanna Rolland, encadré par un très important dispositif policier.
Plus de 1.000 personnes selon un comptage de l'AFP, 900 selon la police, ont répondu à l'appel unitaire d'associations, dont Droit au logement (DAL), de collectifs de soutien aux migrants, de syndicalistes, d'étudiants et d'occupants de la ZAD, qui exigent l'arrêt des expulsions sans solution de relogement.
Des incidents ont éclaté quand les manifestants ont voulu passer à travers le cordon policier pour rejoindre une ancienne maison de retraite, réquisitionnée le 8 mars et occupée depuis par près de 200 migrants. Les forces de l'ordre ont repoussé les manifestants à l'aide de grenades lacrymogènes, arrachant les banderoles ainsi qu'un gigantesque pied de biche en papier mâché.
De brefs incidents avaient également eu lieu auparavant devant la préfecture, des policiers anti-émeute arrosant à la lance à eau les manifestants, ceux-ci répliquant par quelques tirs de projectiles.
"Le cortège est empêché d'aller jusqu'à l'Ehpad (maison de retraite, NDLR) occupé, c'est absolument scandaleux", a déploré un des organisateurs.
La maire de Nantes a annoncé vendredi qu'elle avait eu l'accord de la préfecture pour transformer à partir de la mi-avril cette ex-maison de retraite en centre d'hébergement d'urgence provisoire de 100 places. "Un effet d'annonce avant la manifestation pour calmer le jeu", a estimé Rachel, une militante du DAL.
Peu de pancartes faisaient référence aux occupants de la ZAD, dont la présence était discrète au sein du cortège.
"Les expulsions ne touchent pas que la ZAD. Elles concernent aussi de nombreux précaires et des exilés", a déclaré à l'AFP "Basile", un "zadiste". "C'est une manifestation dissuasive. Si des expulsions ont lieu, à Nantes et sur la ZAD, il y aura des réponses collectives, des manifestations de rue, des réoccupations et des reconstructions", a-t-il promis.
Alors que les autorités ont dit à plusieurs reprises que les occupants de la ZAD ne souhaitant pas s'inscrire dans l'état de droit et dans un projet agricole seraient expulsés, dès la fin de la trêve hivernale, "le gouvernement a plus à craindre que nous" de cette intervention, a estimé "Basile". "S'ils nous expulsent, ils ne pourront pas nous empêcher de revenir", a-t-il affirmé.
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