Les affiches orange, très identifiables, du dispositif Angela ont fait leur apparition dans les bars de Rouen (Seine-Maritime) depuis le mois d'octobre. Le principe : venir en aide aux potentielles victimes de harcèlement de rue, en produisant un maillage solidaire dans la ville.
"Si vous vous sentez en danger dans la rue, en situation de harcèlement, vous entrez dans le bar qui participe à l'opération, demandez Angela, et le personnel vous permet de rester à l'intérieur et de vous mettre en sécurité", précise Marie, fondatrice du collectif féministe étudiant qui a lancé l'opération à Rouen.
Dorothée Bonnard, du bar le Vixen, a été l'une des premières à participer à l'opération. "Ça nous est déjà arrivé d'avoir des clients en difficulté et de les accueillir chez nous, de les rassurer, de proposer d'appeler la police ou un taxi... Ce n'est pas la fonction principale d'un bar mais on peut aussi être là pour ça", précise-t-elle.
"Mon cerveau s'est mis en mode survie"
"Toutes les femmes ont déjà connu une situation inquiétante dans la rue", explique Marie qui a découvert le dispositif Angela lorsqu'elle vivait en Angleterre à Manchester avant de l'adapter à Rouen. "J'ai moi-même été suivie dans la rue. Mon cerveau s'est mis en mode survie. Je ne voulais pas rentrer chez moi pour pas qu'il sache où j'habite mais je n'osais pas demander de l'aide", explique-t-elle. D'où le nom de code Angela. "Le principe, c'est de faciliter au maximum l'aide aux victimes", explique Thomas, cofondateur du collectif.
Lui s'est investi dans cette cause quand il s'est rendu compte que chacune des amies qu'il connaissait avait une histoire délicate à raconter. "J'ai mené une expérience avec mon ex-copine sur la place du Vieux marché à Rouen, un soir de fête. Je marchais 5 mètres derrière elle et je l'ai vu se faire importuner à plusieurs reprises, au point que j'ai dû intervenir". De quoi renforcer la prise de conscience et le passage à l'action. "La plupart du temps, une simple présence suffit à décourager l'agresseur", explique Thomas.
Depuis octobre, les bars ont joué le jeu, et le bouche-à-oreille a fait son effet, bien aidé par le retentissement planétaire de l'affaire Weinstein. 24 bars sont désormais partenaires de l'opération ainsi qu'un restaurant et un salon de coiffure. Le dispositif, qui a au moins servi une fois à Rouen, pourrait bien désormais s'étendre sur d'autres villes de Normandie.
• Bonus audio : le reportage de Tendance Ouest
Angela
A LIRE AUSSI.
Après #balancetonporc, Sandra Muller dénonce certains milieux "protégés"
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.