Les manifestants ont commencé à retourner près de la frontière avec Israël pour reprendre ce mouvement de protestation, qui doit durer six semaines pour exiger le "droit au retour" des réfugiés palestiniens et dénoncer le strict blocus de Gaza.
Des milliers de personnes ont participé aux funérailles des manifestants tués, certains portant des drapeaux palestiniens et scandant des slogans de "vengeance".
Une grève générale est également en cours dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée.
Vendredi, l'armée israélienne a ouvert le feu sur des Palestiniens qui s'étaient approchés à quelques centaines de mètres d'une barrière ultra-sécurisée séparant Israël de la bande de Gaza, régulièrement le théâtre de heurts sanglants.
L'armée a affirmé avoir ouvert le feu par nécessité contre les manifestants qui lançaient des pierres et des cocktails Molotov contre les soldats. Selon elle, certains ont également tenté d'endommager la clôture et d'infiltrer Israël, et essayé d'attaquer des soldats le long de la frontière, sans faire de blessé.
Mais les Palestiniens accusent Israël d'usage disproportionné de la force et des organisations de défense des droits de l'Homme s'interrogent sur l'utilisation de tirs à balles réelles.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a demandé une "enquête indépendante et transparente" sur ces affrontements.
Selon le ministère de la Santé dans la bande de Gaza, 16 Palestiniens ont été tués et plus de 1.400 blessés dans les violences. Aucun blessé n'a été signalé côté israélien.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a décrété samedi jour de deuil national et tenu Israël pour seul responsable de ces morts.
"Le grand nombre de martyrs et de personnes blessées dans ces manifestations populaires pacifiques prouve que la communauté internationale doit intervenir pour assurer la protection de notre peuple palestinien", a-t-il déclaré dans un discours.
Washington "attristé"
Un porte-parole de l'armée israélienne a qualifié samedi les événements de la veille d'"activité terroriste organisée".
Il a accusé le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza et a mené trois guerres avec Israël depuis 2008, d'être derrière ces manifestations.
"Si cela continue, nous n'aurons d'autre choix que de répondre à l'intérieur de la bande de Gaza contre les cibles terroristes que nous croyons être derrière ces événements", a déclaré le général de brigade Ronen Manelis à la presse.
Un porte-parole de l'armée israélienne a estimé à 30.000 le nombre de manifestants vendredi.
Les États-Unis, dont le président Donald Trump a régulièrement critiqué les Palestiniens, se sont dits "profondément attristés" par ces affrontements, appelant à "des mesures pour faire diminuer les tensions".
Des organisations de défense des droits de l'Homme se sont pour leur part interrogées sur les actions israéliennes.
"Les allégations israéliennes de violences par certains manifestants ne changent rien au fait que l'utilisation de la force meurtrière est interdite par le droit international, sauf pour faire face à une menace imminente", a affirmé l'ONG Human Rights Watch, jugeant le nombre de morts et de blessés "choquant".
La "grande marche du retour" a été lancée à l'occasion de la "Journée de la Terre", qui marque chaque 30 mars la mort en 1976 de six Arabes israéliens lors de manifestations contre la confiscation de terrains par Israël. Les Arabes israéliens sont les descendants de Palestiniens restés sur place à la création de l'État d'Israël en 1948.
L'armée a indiqué avoir déployé d'importants renforts à la frontière pour empêcher des infiltrations notamment durant la célébration de Pessah, la Pâque juive, à partir de vendredi soir.
L'une des préoccupations israéliennes face au mouvement de protestation est une tentative, spontanée ou non, de forcer la barrière frontalière, peut-être à l'occasion d'une marche massive avec des femmes et des enfants.
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