Canal+ a "l'immense tristesse d'apprendre la disparition de Christophe Salengro", président de la "présipauté de Groland", comédien et danseur, figure historique de la chaîne, souligne-t-elle dans un communiqué.
L'artiste était pourtant "+inmourrable+ selon la Constitution Grolandaise (et) restera Président pour l'éternité", précise le communiqué dans le style typiquement "grolandais".
"Notre phare s'est éteint. Depuis ce matin, les Grolandaises et les Grolandais vivent dans le noir", ont regretté Jules-Edouard Moustic, Benoît Delépine, créateurs de l'émission, et toutes les équipes de Groland, dans le communiqué.
Reconnaissable à sa silhouette longiligne de près de deux mètres, son long nez fin, et ses oreilles décollées, il a joué dans de nombreuses comédies au cinéma dont "Radio Corbeau" d'Yves Boisset, "Crédit pour tous" de Jean-Pierre Mocky.
L'acteur était hospitalisé depuis deux ans, selon Christian Bordes alias Jules-Edouard Moustic.
"Des copains y ont donné récemment un concert punk pour lui et des malades, il avait la banane", a déclaré Moustic à l'AFP.
Il était architecte d'intérieur de formation, mais "son truc était de faire du spectacle, il voulait danser avec Philippe Decouflé", selon lui, et acceptait des cachets pour la publicité.
A la fin des années 80, il avait fait sensation en apparaissant nu dans un spot TV pour une marque de revêtements de sols avec une dalle auto-adhésive comme cache-sexe.
"Il détestait cette pub qui passait tout le temps et le rendait fou alors que le chorégraphe venait de l'engager", se souvient le comique, "mais à partir de là, il a dansé dans tous ses spectacles".
"Une bête de scène"
La nouvelle de son décès a été accueillie avec "une grande douleur" par Philippe Decouflé, dont l'amitié remonte à 1985.
"Il restera une des grandes rencontres de ma vie", a confié à l'AFP le chorégraphe avec des sanglots dans la voix, "on a grandi ensemble".
"C'est un de mes premiers amis dans ce monde parisien de mes débuts, lui arrivait de Lille moi je commençais à faire de la danse, il est venu voir un de mes spectacles et on a tout de suite sympathisé", se souvient-il, "j'ai eu envie de l'engager pour son corps à la fois droit et maladroit".
"Je lui ai fait découvrir le plaisir de la scène, c'était une bête de scène, il avait un impact incroyable, c'était une espèce de grand talent naturel", ajoute-t-il.
Malgré la maladie et l'hospitalisation, Christophe Salengro continuait d'apparaître chaque samedi dans "Groland", "nous avions tourné tellement d'images avec lui que nous en intégrons toujours", a expliqué Moustic.
Non content d'incarner à l'écran le chef de la nation grolandaise, Christophe Salengro avait inspiré le nom de Groland aux créateurs de l'émission, lancée dans les années 1990 sur Canal+ et dans laquelle il apparaissait sous son propre nom.
Les Grolandais et les Grolandaises ont multiplié les hommages sur les réseaux sociaux, beaucoup soulignant que "la Présipauté est en deuil".
"Étant parti le jour de la mort du Christ, peut-être va-t-il ressusciter le lundi de Pâques. Espérons-le. Président, on t'aime", a tweeté le magazine Fluide Glacial, tandis que l'ONG Attac demandait à l'Elysée de décréter "trois jours d'apéro national" en son honneur.
Canal+ lui dédiera la soirée spéciale pour les 25 ans de "Groland" programmée le 14 avril prochain, avec un hommage particulier qui lui sera rendu en ouverture dans le "Zapoï", parodie grolandaise du "Zapping".
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