"Ce n'est pas la Russie qui a engagé une guerre diplomatique (...), ce n'est pas la Russie qui a initié un échange de sanctions ou un échange d'expulsion de diplomates", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Cette déclaration intervient alors que Moscou a annoncé jeudi l'expulsion de 60 diplomates américains en réponse aux mesures équivalentes prises par Washington après l'empoisonnement le 4 mars d'un ex-agent double russe, Sergueï Skripal, et de sa fille Ioulia au Royaume-Uni. Londres impute à la Russie cet empoisonnement avec un agent neurotoxique, malgré de multiples démentis de Moscou.
Les 60 diplomates américains expulsés (58 employés de l'ambassade à Moscou et deux du consulat général des Etats-Unis à Ekaterinbourg dans l'Oural) "ont été déclarés +persona non grata+ pour leurs activités incompatibles avec leur statut diplomatique" et ont une semaine pour quitter la Russie, selon le ministère russe des Affaires étrangères, qui a également ordonné la fermeture d'ici samedi du consulat général des Etats-Unis à Saint-Pétersbourg (nord-ouest).
"Il n'y a aucune justification à la réaction russe", a aussitôt déploré la porte-parole du département d'Etat américain, Heather Nauert, en assurant que les Etats-Unis se réservaient "le droit d'y répondre" en examinant différentes "options".
"Nous ne sommes pas d'accord avec cette appréciation", a réagi M. Peskov.
"La Russie a été obligée de prendre des mesures de rétorsion en réponse aux actes inamicaux et illégitimes" de Washington, a-t-il souligné.
Le président russe Vladimir Poutine "reste partisan du développement de bonnes relations avec tous les pays, y compris les Etats-Unis", a assuré M. Peskov.
mesures identiques
Sergueï Skripal et sa fille Ioulia ont été retrouvés inconscients le 4 mars sur un banc à Salisbury, en Angleterre. Les autorités britanniques ont imputé la responsabilité de leur empoisonnement à la Russie.
En représailles, le Royaume-Uni a expulsé 23 diplomates russes et annoncé le gel des relations bilatérales.
Au total, dans le cadre de mesures de rétorsion coordonnées entre Occidentaux, sans précédent même à l'époque de la Guerre froide, plus de 140 diplomates russes en Europe, en Amérique du Nord, en Ukraine ou en Australie doivent être expulsés.
Les Etats-Unis mènent de loin ce mouvement avec l'expulsion de 60 "espions" russes, présentée comme "la plus importante" de l'histoire, et la fermeture du consulat russe à Seattle.
"Les mesures de représailles seront identiques" pour tous les pays ayant annoncé l'expulsion de diplomates russes, "et pas seulement", a promis jeudi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, sans donner plus de précisions.
Vendredi, le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé dans un communiqué convoquer les ambassadeurs "d'un certain nombre de pays qui ont pris des mesures inamicales à l'égard de la Russie en +signe de solidarité+ avec la Grande-Bretagne".
Les ambassadeurs du Royaume-Uni, de France et d'Allemagne se sont notamment rendus au ministère en début d'après-midi, selon un photographe de l'AFP sur place.
"on n'a pas le choix"
"Pour rétablir la vérité", la Russie a également demandé la convocation d'une "session extraordinaire" du Conseil exécutif de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), selon M. Lavrov, qui a appelé jeudi les Occidentaux à avoir "une conversation honnête" avec les Russes.
"La Russie souhaite une enquête objective et impartiale", a expliqué vendredi Dmitri Peskov, en réitérant que Moscou "n'est catégoriquement pas d'accord avec les accusations l'impliquant dans cet incident".
A Saint-Pétersbourg, ancienne capitale impériale russe, l'évacuation des meubles et des cartons était en cours vendredi au consulat général des Etats-Unis, qui doit être fermé d'ici samedi, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Pourquoi fermer un consulat?", s'interroge Natalia Afanassieva, 60 ans, qui habite à côté. "C'est triste ce qui se passe en ce moment dans la politique internationale", a-t-elle confié à l'AFP.
"On n'a pas le choix, on nous insulte, et il ne faut pas tolérer cela", a assuré pour sa part, Sergueï Grigoriev, 38 ans, en passant devant le bâtiment.
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