Selon le ministère de la Santé local, cet homme de 25 ans a été touché à l'estomac, à l'est de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza.
Quelques heures plus tôt, avant même le début des manifestations, un autre Palestinien avait été tué par des tirs de l'artillerie israélienne dans le sud de l'enclave, selon la même source.
Le Croissant-Rouge palestinien a recensé vendredi 54 manifestants blessés par des tirs de soldats israéliens lors des affrontements aux abords de la barrière qui clôt la frontière de Gaza avec Israël, un endroit qui est régulièrement le théâtre de heurts coûtant la vie à des Palestiniens.
Les manifestants avaient convergé en plusieurs points de rassemblement le long de cette barrière à l'occasion d'un mouvement de protestation, baptisé "la grande marche du retour" et qui doit durer six semaines, pour exiger le "droit au retour" des réfugiés palestiniens et dénoncer le strict blocus de Gaza par Israël.
Le premier jour de ce mouvement coïncide avec la "Journée de la terre", un hommage annuel rendu à six Arabes israéliens tués en 1976 lors de manifestations contre la confiscation de terres par Israël.
"Pneus enflammés"
Un porte-parole de l'armée israélienne a confirmé que des milliers de Palestiniens participaient vendredi à des rassemblements à "six endroits" dans la bande de Gaza.
"Ils font rouler des pneus enflammés et lancent des pierres vers la barrière de sécurité et les troupes israéliennes qui recourent à des moyens anti-émeutes et tirent en direction des principaux meneurs", a ajouté le porte-parole.
"L'armée israélienne a imposé une zone militaire fermée autour de la bande de Gaza et toute activité dans ce secteur nécessite son autorisation", a déclaré ce porte-parole.
Les dirigeants militaires et politiques israéliens ont prévenu que l'armée n'hésiterait pas à donner ordre d'ouvrir le feu à des tireurs d'élite en cas de tentative d'infiltration en territoire israélien.
Officiellement, les six semaines de protestations de "la marche du retour" sont organisées par la société civile. Mais elle sont soutenues par le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza.
Le mouvement islamiste avait assuré qu'il veillerait à ce que personne n'approche dangereusement de la frontière.
Israël et le Hamas se sont livré trois guerres dans l'enclave palestinienne depuis 2008 et observent depuis 2014 un cessez-le-feu tendu.
Les forces israéliennes ont attentivement suivi les préparatifs du mouvement de protestation. L'une des préoccupations israéliennes est une tentative, spontanée ou non, de forcer la barrière, peut-être à l'occasion d'une marche massive avec des femmes et des enfants.
L'armée a indiqué avoir déployé d'importants renforts à la frontière pour empêcher des infiltrations notamment durant la célébration de Pessah, la Pâque juive, à partir de vendredi soir.
"Provocation"
Le ministre de la Défense Avigdor Lieberman a menacé les Palestiniens qui tenteraient de passer en force en Israël ou d'endommager la barrière de sécurité, prévenant que "des centaines de tireurs d'élite (israéliens)" étaient déployés.
"La direction du Hamas joue avec votre vie", a écrit, en arabe, M. Lieberman sur son compte Twitter, en s'adressant aux Gazaouis. "Tous ceux qui s'approcheront de la barrière (de sécurité) se mettront en danger. Je vous suggère de continuer votre vie quotidienne et de ne pas participer à une provocation".
Tôt vendredi, avant le début de "la marche du retour", un agriculteur palestinien de 27 ans a été tué par un tir d'artillerie israélien près de Khan Younès, dans le sud de l'enclave.
Un porte-parole de l'armée israélienne a expliqué que deux "suspects" s'étaient approchés de la barrière et que des chars avaient tiré dans leur direction.
Alors que l'Etat d'Israël célèbrera en mai ses 70 ans, les Palestiniens attendent toujours la création de leur Etat, qui a rarement paru plus incertaine.
Le droit au retour des réfugiés reste une revendication palestinienne fondamentale et, pour les Israéliens, un obstacle majeur à la paix.
Le statut de Jérusalem est également un important point de crispation, encore plus depuis que le président américain Donald Trump a décidé de reconnaître la ville comme capitale d'Israël et d'y transférer l'ambassade des Etats-Unis.
Cette décision, prise le 6 décembre, puis l'annonce du transfert de l'ambassade américaine à la mi-mai, période qui coïncide avec le 70e anniversaire de l'Etat d'Israël, ont ulcéré les Palestiniens.
Ces derniers veulent faire de Jérusalem-Est, annexée par Israël, la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.
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