La direction prévoit d'assurer 80 % des vols long-courriers et autant de court-courriers, à Orly et en province, ainsi que 70 % des moyen-courriers au départ et vers Roissy.
A Nice Côte-d'Azur, la moitié des vols Air France (filiale Hop! comprise) sont annulés, selon les prévisions de la deuxième plateforme aéroportuaire française.
Les estimations de grévistes, livrées par la direction à partir des déclarations préalables, indiquent une mobilisation de 31,6 % des pilotes, 28,3 % des hôtesses et stewards, 20,4 % des personnels au sol. Les chiffres définitifs seront connus plus tard, des salariés pouvant se déclarer grévistes au moment de leur prise de poste.
Un rassemblement est prévu à 10H00 près du siège de la compagnie aérienne, à Roissy, à l'appel des organisations de pilotes (SNPL, Spaf, Alter), d'hôtesses et stewards (SNPNC, Unsa-PNC, Unac, CFTC, SNGAF) et de personnels au sol (CGT, FO et SUD).
Ces onze syndicats ont mené deux grèves les 22 février et 23 mars et en ont programmé deux autres, les 3 et 7 avril, pour obtenir une augmentation générale de 6 %.
Ils jugent insuffisante la politique salariale de l'entreprise, au regard des efforts passés et des bons résultats réalisés l'an dernier. La direction affirme ne pas pouvoir offrir plus, sans fragiliser sa croissance.
Les pilotes fâchés
Malgré l'absence d'accord majoritaire avec les syndicats, la direction a décidé d'appliquer une augmentation générale -- la première depuis 2011 -- de 0,6 % au 1er avril et 0,4 % au 1er octobre, ainsi qu'une enveloppe d'augmentations individuelles (primes, promotions, ancienneté...) de 1,4 % dédiée aux personnels au sol.
Avec les 130 millions d'euros d'intéressement, "on arrive à 200 millions d'euros" redistribués, a rappelé jeudi le directeur général d'Air France, Franck Terner, en le rapportant au bénéfice d'exploitation de 590 millions d'euros enregistré l'an dernier.
Jusqu'à présent, les tentatives de conciliation de la direction ont été repoussées.
Dernier exemple en date : la négociation entamée mardi avec les syndicats de pilotes, en vue de parvenir à un accord "gagnant-gagnant", s'est terminée deux jours plus tard dans un claquement de porte.
"Nous avons quitté la salle de négociations, la direction refusant ne serait-ce que d'écouter nos demandes", a indiqué jeudi matin Grégoire Aplincourt, président du Spaf (2e syndicat de pilotes).
En plus des 6 % d'augmentation générale pour tous, les pilotes réclament la revalorisation de certaines primes ou majorations qui gonfle la facture de +4,7 %, soit "plusieurs dizaines de millions d'euros", d'après la direction.
Le groupe justifie la modération salariale par des besoins importants en financement, dans un contexte concurrentiel "toujours très agressif".
"Air France a besoin de moyens pour investir afin de ne pas perdre des parts de marché", a ainsi expliqué Franck Terner jeudi au Parisien. "Pour distribuer de la richesse, il faut d'abord l'avoir créée", a-t-il soutenu.
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