"Pour le moment, le mouvement reste très localisé sur certains sites, avec des motivations différentes. La situation est en constante évolution", déclare Franck Loureiro, secrétaire général du Sgen-CFDT, première organisation du personnel de l'enseignement supérieur.
A Toulouse, des sites de l'université Jean-Jaurès (sciences humaines) sont bloqués depuis mars pour protester contre le projet de fusion avec d'autres établissements de la ville et contre la loi sur les modifications d'accès à l'université (loi ORE, Orientation et réussite des étudiants), accusée par ses détracteurs d'instaurer un système de sélection.
Le campus de la Victoire, en plein centre de Bordeaux, est bloqué depuis la mi-mars. Blocage également de la faculté de lettres de Nancy "jusqu'à ce que Macron retire la loi" ORE, a indiqué à l'AFP Romane Mayer, porte-parole de l'Unef, 2e syndicat étudiant et opposé à la réforme. Même chose pour l'université Paul-Valéry (Humanités) de Montpellier où le blocage a été reconduit en AG "pour une durée illimitée".
A Paris, le site de Tolbiac (université Panthéon-Sorbonne) est fermé depuis lundi.
A Nantes en revanche, le blocus a été levé vendredi, a indiqué l'université. Deux amphis restent occupés à la fac de lettres et les cours ont été transférés sur un autre site.
Des manifestations d'étudiants se sont par ailleurs déroulées ces derniers jours dans plusieurs villes pour protester contre les violences perpétrées à Montpellier par des hommes cagoulés et armés de bâtons dans la nuit du 22 au 23 mars dans un amphi bloqué de la fac de droit.
Le doyen et un professeur, mis en cause par des témoins, ont été placés en garde à vue, un fait rarissime dans l'histoire de l'université française. La ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal a diligenté une enquête administrative et suspendu jeudi ces deux enseignants.
Elle a appelé à "l'apaisement" et énoncé "deux lignes rouges" à ne pas franchir: "pas de violence dans les établissements" --"ce sont des lieux où l'on doit apprendre à débattre avec des arguments et non pas avec de la violence, a-t-elle détaillé-- et garantir que "les examens aient lieu dans les meilleures conditions".
Un mouvement "imprévisible"
Lilâ Le Bas, présidente de l'Unef, voit dans ces blocages le signe d'"une vraie dynamique". "La pédagogie sur cette réforme porte ses fruits", déclare-t-elle.
Les journées de mobilisation contre cette loi n'ont jusqu'à présent que peu mobilisé.
"Les mobilisations de jeunes prennent souvent plus sur les émotions que sur les sujets de fond", avance Jimmy Losfeld, à la tête de la Fage, premier syndicat étudiant, qui soutient la loi ORE.
Or les violences de Montpellier, dont des images ont circulé sur les réseaux sociaux, ont indigné étudiants et enseignants. La ministre a elle-même qualifié les faits d'"inadmissibles".
Le président de la Fage remet toutefois en cause "la légitimité" des AG, "qui votent à quelques centaines d'étudiants le blocage d'universités comptant des milliers de personnes".
Une procédure "classique" lors des mobilisations étudiantes, selon Franck Loureiro, du Sgen-cfdt, qui évoque "une grande majorité silencieuse qui veut avoir cours et passer ses examens, et une minorité agissante".
Il juge "imprévisible" la suite du mouvement mais craint une exacerbation des tensions, alors que s'approchent les examens, prévus fin avril et courant mai. "Il risque d'y avoir des tensions entre ceux qui veulent passer leurs examens et ceux qui bloquent les salles. C'est lors de ces moments-là que la situation peut déraper", dit-il.
La loi sur les nouvelles modalités d'accès à l'université prévoit "des attendus" pour les licences générales. Si le jeune ne les possède pas, selon les commissions d'examen des dossiers dans les facs, il se verra répondre "oui si" à sa candidature et devra suivre un parcours d'accompagnement.
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