Deux jours de grève, trois jours normaux, puis à nouveau deux jours de grève... À partir du mardi 3 avril 2018, la situation va sérieusement se compliquer pour les usagers des trains. Surtout que les syndicats des employés de la SNCF ont prévu de tenir ce rythme jusqu'au jeudi 28 juin 2018. Ceux qui comptent sur le rail pour aller travailler chaque jour vont donc devoir trouver des solutions de repli. En prenant l'exemple d'un trajet entre Rouen (Seine-Maritime) et Paris le premier jour de la grève, Tendance Ouest dresse les avantages et les inconvénients de chaque alternative.
La voiture, la solution flexible
C'est sûrement la solution qui s'impose naturellement dans bon nombre d'esprits. Confort, autonomie, flexibilité des horaires... C'est en tout cas celle qui permet de garder la main sur son voyage. Mais elle comporte quand même certains inconvénients. Financiers, pour commencer, avec les frais d'essence et de péage. Pour un Rouen - Paris par l'autoroute, selon le site spécialisé Viamichelin, il faut compter 27,85€ pour rejoindre la porte Maillot via l'A13 et l'A14 (dont 14,90€ de péage). Plus au sud de la capitale, un trajet jusqu'à la porte d'Auteuil par l'A13 revient à 19€ (dont 6,40€ de péage). Et les dépenses ne s'arrêtent pas là puisqu'il faudra songer à se stationner une fois arrivé à Paris.
Du côté de l'horloge, il faut compter un petit peu moins d'une heure et demie de trajet entre les deux villes. Si les bouchons seront les mêmes pour tout le monde, il n'y a pas de raison que ça aille plus vite qu'en covoiturage. Mais la voiture reste plus rapide que le bus, dont la vitesse est limitée.
Le bus, la solution économique
C'est la décision la plus connue du président de la République, du temps où il était encore ministre de l'Économie. Les "bus Macron", représentés par des compagnies comme Ouibus ou Flixbus, attirent de nombreux passagers chaque jour au départ de l'avenue Champlain, sur la rive gauche de Rouen. Effectivement, le temps de trajet est plus long qu'en voiture pour rallier Paris. Par exemple, il faut compter "entre 2h et 2h30", selon Raphaël Daniel, de chez Flixbus, et à peu près autant chez Ouibus, selon l'heure de départ et le lieu d'arrivée dans Paris.
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Mais les bus bleus et roses affichent un tarif supérieur avec un Rouen-Paris à 12€, peu importe l'horaire, quand leurs homologues verts de Flixbus proposent des tickets entre 4,99€ et 7,99€. "Le trafic augmente d'environ 40% pendant la grève. Mais si on atteint vite un taux de remplissage de 90%, on peut décider de doubler avec un deuxième bus à la même heure", précise Raphaël Daniel. Les Cars Périer, le partenaire normand de l'entreprise, peut assez facilement affréter un bus et un chauffeur pour renforcer la ligne.
L'avenue Champlain, sur la rive gauche de Rouen, s'est rapidement transformé en seconde gare routière pour les "bus Macron". - Aurélien Delavaud
Le covoiturage, le bon compromis
C'est évidemment moins le cas pour le covoiturage, où les places sont limitées et les horaires dépendants du bon vouloir des conducteurs. Une solution qui ne freine pas la demande car Blablacar "enregistre un pic de fréquentation depuis l'annonce des grèves", selon Laure Wagner, chargée de projet chez le leader français du covoiturage qui connaît un vrai "effet grève" avec une hausse d'activité de 100% depuis l'annonce des perturbations. Pour autant, les prix ne décollent pas et restent compris entre 8 et 12€. "Les conducteurs ne peuvent pas faire de bénéfices. Le Rouen-Paris est suggéré à 8€ et ils ne peuvent pas augmenter le prix de plus de 50%. Ils peuvent juste partager leurs frais", ajoute Laure Wagner.
Chez Blablacar, Laure Wagner note un pic de fréquentation depuis l'annonce des grèves.
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Le tarif reste donc compétitif, mais le covoiturage peut surtout permettre de réduire les embouteillages "si les conducteurs proposent leurs places libres, ce qui permettra à d'autres de laisser leurs voitures". Un argument qui pourrait peser dans la balance chez certains voyageurs à la fibre écolo.
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