Ce sommet entre le dirigeant nord-coréen et le président sud-coréen Moon Jae-in, seulement le troisième du genre, doit précéder un face-à-face historique avec le président américain Donald Trump en mai.
"Conformément à la volonté des deux dirigeants, le Sud et le Nord sont convenus de tenir le +sommet 2018 Sud-Nord+ le 27 avril à la Maison de la paix sud-coréenne de Panmunjom", selon un communiqué de presse conjoint.
C'est dans ce village frontalier situé dans la Zone démilitarisée qui divise la péninsule que fut signée l'armistice de la guerre de Corée (1950-53).
M. Kim sera ainsi le premier dirigeant nord-coréen à fouler le sol sud-coréen depuis la fin de la guerre. D'après les récits officiels de la Corée du Nord cependant, son grand-père et prédécesseur Kim Il Sung s'est rendu plusieurs fois durant le conflit à Séoul, tombé à deux reprises aux mains de ses forces.
Les deux précédents sommets intercoréens, en 2000 et 2007, avaient eu lieu à Pyongyang.
Les deux parties sont convenues de se revoir mercredi prochain pour de nouveaux entretiens préparatoires, y compris sur le protocole et la sécurité.
"Sans précédent"
Les jeux Olympiques d'hiver organisés au mois de février en Corée du Sud furent le catalyseur de ce très rapide processus de rapprochement.
La détente fait suite à deux années d'escalade due aux programmes balistique et nucléaire nord-coréens, avec en toile de fond, des échanges d'insultes personnelles et de menaces apocalyptiques entre MM. Trump et Kim.
Les délégations sud et nord-coréennes, fortes chacune de trois membres, se sont rencontrées au Pavillon de l'unification, du côté nord-coréen de Panmunjom.
"Ces derniers 80 jours, de nombreux événements sans précédent dans les relations intercoréennes se sont produits", a relevé Ri Son-gwon, qui préside le Comité nord-coréen pour la réunion pacifique de la péninsule.
Parallèlement, le chef de la diplomatie chinoise Yang Jiechi, est attendu jeudi à Séoul pour informer M. Moon des résultats de la visite à Pékin du numéro un nord-coréen.
M. Kim s'est rendu dans le plus grand secret à Pékin, son premier déplacement à l'étranger depuis son arrivée au pouvoir fin 2011, qui signe le retour au premier plan de la diplomatie chinoise.
Pékin et Pyongyang sont traditionnellement proches depuis qu'ils ont combattu côte à côte durant la guerre de Corée, et le géant chinois est de très loin le premier partenaire économique de la Corée du Nord.
Mais les relations bilatérales s'étaient tendues ces dernières années en raison du soutien croissant de Pékin aux sanctions économiques de l'ONU -- destinées à mettre le holà aux ambitions nucléaires de Pyongyang.
"Bonne volonté"
M. Kim et le président chinois Xi Jinping ont rendu hommage à leurs relations historiques, le dirigeant chinois acceptant une invitation du Nord-Coréen à se rendre en Corée du Nord, selon l'agence nord-coréenne KCNA.
"Il n'y a aucun doute que ma première visite à l'étranger (devait être) pour la capitale chinoise", a déclaré M. Kim, d'après KCNA. "C'est mon devoir solennel".
Le dirigeant nord-coréen s'est prononcé à cette occasion pour la dénucléarisation de la péninsule coréenne, selon l'agence Chine Nouvelle.
Mais, a-t-il ajouté, il compte sur le Sud et Washington pour prendre des "mesures progressives et synchronisées pour parvenir à la paix".
Cette question "peut être résolue si la Corée du Sud et les États-Unis répondent à nos efforts en faisant preuve de bonne volonté", a ajouté M. Kim.
D'après les analystes, les deux parties avaient chacune intérêt à ce que cette rencontre ait lieu: Pyongyang pour obtenir le soutien de Pékin et la Chine pour protéger ses intérêts dans ce qu'elle considère comme son pré carré.
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Une délégation sud-coréenne au Nord pour la première fois en près de deux ans
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