Le responsable, un directeur en charge de la supervision d'un des trois bâtiments de la prison depuis 2014, a été écroué à la maison d'arrêt de Meaux.
Il est soupçonné d'avoir accordé des faveurs à des détenus, membres de la communauté juive pour la plupart. Des avantages qui pouvaient inclure des portables en cellule, des douches plus régulières, ou un appui pour obtenir parloir et aménagements de peine, selon des sources proches de l'enquête.
Il a été mis en examen "pour corruption passive de personne dépositaire de l'autorité publique, blanchiment de corruption passive et association de malfaiteurs", a précisé le parquet à l'AFP.
Le second suspect, Fabrice Touil, 42 ans, déjà poursuivi par la justice pour son implication dans un volet de la fraude à la taxe carbone, est soupçonné d'avoir remis de l'argent à plusieurs reprises à ce directeur.
Il a été mis en examen pour corruption active d'une personne dépositaire de l'autorité publique et association de malfaiteurs. Le parquet a requis son placement en détention provisoire. C'est au juge de la liberté et de la détention, devant lequel il devait comparaître dans la nuit de mercredi à jeudi, d'en décider.
La découverte de ce système de corruption au sein d'un des plus grands établissements pénitentiaires français a conduit à des interpellations menées lundi et mardi.
La femme et le frère du directeur, un surveillant pénitentiaire, l'aumônier juif régional et deux détenus - Arnaud Mimran, un financier déjà condamné dans la fraude à la taxe carbone, et Eric Robic, le chauffard français qui avait écrasé une Israélienne à Tel-Aviv en 2011 - ont été arrêtés. Ils ont été relâchés à l'issue de leur garde à vue.
Lors des perquisitions menées lundi aux domiciles des suspects et à l'intérieur de la prison, les policiers ont saisi 280.000 euros en liquide.
L'enquête avait débuté en février 2017, après un signalement de l'administration pénitentiaire à la justice. Les investigations ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance économique et à la Brigade de répression du banditisme de Versailles.
Le directeur et le surveillant soupçonnés dans cette affaire ont été "immédiatement suspendus" par l'administration pénitentiaire, qui a lancé une enquête interne.
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