"Nous devons rendre nos paramètres de confidentialité plus faciles à comprendre, à trouver et à utiliser", admet Facebook sur son blog.
"En plus des annonces faites la semaine dernière par Mark Zuckerberg", le patron de Facebook, "nous prendrons des mesures supplémentaires dans les prochaines semaines pour donner plus de contrôle aux gens sur leurs données personnelles", poursuit le réseau dans une note, intitulée dans sa version française: "De nouveaux outils pour contrôler vos données en toute simplicité sur Facebook".
"La plupart de ces mises à jour sont prévues depuis un certain temps et les événements de ces derniers jours ne font que souligner leur importance", ajoute Facebook, qui avait en effet déjà promis le 28 janvier de "donner (aux usagers) un meilleur contrôle de (leurs) informations personnelles".
Parmi ces modifications, qui consistent essentiellement à rendre plus visibles et plus accessibles les outils de confidentialité qui existent déjà, Facebook promet "un menu unique pour trouver et gérer l'ensemble de vos paramètres de confidentialité" et "des outils simples pour trouver, télécharger et supprimer vos données".
La société Cambridge Analytica (CA) est accusée d'avoir récupéré à leur insu les données personnelles de 50 millions d'utilisateurs de Facebook, pour les utiliser à des fins politiques.
Selon le lanceur d'alerte Christopher Wylie, CA avait notamment joué un "rôle crucial" dans le vote en faveur du Brexit. CA a par ailleurs travaillé pour la campagne victorieuse du républicain Donald Trump aux Etats-Unis en 2016.
Ces données auraient été récupérées via une application de tests psychologiques téléchargée par 270.000 utilisateurs du réseau social et développée notamment par Alexander Kogan, qui, selon Facebook, les a ensuite fournies indûment à CA.
Facebook a reconnu n'avoir pas été à la hauteur de "la confiance" de ses utilisateurs.
Playboy quitte Facebook
Malgré des excuses réitérées le week-end dernier, la tempête ne s'apaise pas et l'action Facebook a perdu près de 18% en Bourse depuis que le scandale a éclaté, faisant partir en fumée des dizaines de milliards de dollars de capitalisation boursière. L'action a regangé un peu de terrain mercredi, finissant en hausse de 0,53%.
De nombreux utilisateurs se sont penchés sur leurs données personnelles stockées par Facebook, certains découvrant avec stupéfaction l'étendue d'informations détaillées gardées en mémoire par le réseau: photos bien sûr, mais aussi messages privés et contacts.
Disant refuser d'être "complice" des fuites de données privées, le pionnier de la presse érotique grand public, Playboy, a annoncé mercredi qu'il quittait Facebook.
Trop tard
Puisque les outils de Facebook permettant de protéger les données "sont d'évidence si importants pour les utilisateurs, on peut se demander pourquoi cela n'avait pas été fait plus tôt", a réagi Jennifer Grygiel, professeur de communication à l'université américaine de Syracuse.
Trop tard, pense aussi l'association de consommateurs Public Knowledge: si les mesures promises sont "bienvenues", "ces changements mineurs sont peu à même de remédier à un problème systémique plus large".
"Il n'y aujourd'hui pas de motivations d'ordre juridique pour que les plate-formes internet protègent les usagers avant que surviennent les violations de leur vie privée. De même, Facebook n'a aucune motivation économique pour s'engager dans une collecte responsable des données personnelles parce que les annonceurs mécontents n'ont aucune (plate-forme) comparable ou aller" s'ils quittent Facebook, souligne Public Knowledge dans un communiqué.
"Mark Zuckerberg a promis de meilleurs contrôles des données privées +ces prochaines semaines+ il y a huit ans", a ironisé un professeur de l'université de Caroline du Nord, Zeynep Tufekci, sur Twitter.
La Commission européenne et une commission parlementaire britannique ont sommé mardi Mark Zuckerberg de s'expliquer mais il compte déléguer un de ses adjoints pour témoigner à Londres.
Aux Etats-Unis, il est en revanche décidé à se présenter devant le Congrès pour une audition prochainement, d'après plusieurs médias américains.
Autre boulet au pied de Facebook: un juge américain lui a ordonné mardi de lui fournir des documents internes sur le transfert en 2010 de son siège européen à Dublin, en Irlande. Le fisc américain estime qu'il a sous-évalué ses actifs lorsqu'il y a transféré une partie de ses activités.
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