"Lorsqu'il s'agit de lutter contre l'obscurantisme ou contre l'antisémitisme ou contre le fanatisme, tout ce qui rassemble grandit", a déclaré le Premier ministre Edouard Philippe à l'Assemblée en évoquant cette marche, à laquelle le FN et La France insoumise ne sont "pas les bienvenus" selon le Conseil représentatif des institutions juives de France.
Le Front national a cependant pris la décision, rarissime pour le parti d'extrême droite, que "Marine Le Pen, les députés et élus du Front national, ainsi que de très nombreux militants, marqués par ce meurtre infâme, participent à la marche blanche organisée à Paris en mémoire de Mme Knoll".
Le parti explique que le fils de Mireille Knoll, Daniel, "s'est démarqué de la position sectaire du Crif".
Daniel Knoll a appelé sur RMC "tout le monde, sans exception" à participer à la marche blanche. "Le Crif fait de la politique et moi j'ouvre mon coeur".
L'entourage de Jean-Luc Mélenchon a pour sa part indiqué à l'AFP que le chef de file des Insoumis se rendrait bien à la marche blanche avec d'autres députés LFI.
La place des 7 millions d'électeurs qui ont voté pour Jean-Luc Mélenchon "est parmi ceux qui dénoncent l'antisémitisme", a plaidé le député insoumis Alexis Corbière. Il ne faut pas "perdre l'essentiel, même quand il y a des mots qui sont blessants".
Pas dans le carré de tête
Le Crif "se trompe d'ennemi depuis des années", "comme si nous étions responsables de ce drame épouvantable. (...) C'est honteux de sa part", a estimé sur Sud Radio Marine Le Pen qui veut, depuis son arrivée la tête du FN en 2011, "dédiaboliser" le parti en le débarrassant de son image antisémite et raciste.
Son père, Jean-Marie Le Pen, cofondateur du FN qu'elle a exclu du parti, a été condamné définitivement mardi par la Cour de cassation pour avoir qualifié les chambres à gaz de "détail" de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale.
"Je n'ai pas entendu le Crif monter au créneau contre le développement du fondamentalisme islamiste", a déploré Mme Le Pen, affirmant avoir été en 2010 "une des premières à dire que, dans certains quartiers, il ne faisait pas bon être juif compte tenu de la montée en puissance de l'antisémitisme islamiste".
Le président du Crif Francis Kalifat a estimé mercredi sur RTL que les antisémites étaient "sur-représentés" à l'extrême gauche et à l'extrême droite, pour justifier son refus de voir Insoumis et FN participer à la marche.
Désireux de "clore la polémique" et d'éviter toute "récupération politique", il a ensuite dit à l'AFP que "la rue appartenait à tout le monde" mais que ni le FN ni les Insoumis ne seraient dans le "carré de tête" de la manifestation.
Le président des Républicains, Laurent Wauquiez, n'a pas voulu commenter la position du Crif, mais a évoqué sur franceinfo "un débat en interne" de l'association.
"Moment d'unité puissant"
De très nombreux partis et membres du gouvernement participeront à cette marche.
Le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, qui ira à la marche, a qualifié sur LCI de "pitoyable" la position du Crif "parce que, quand on organise une marche pour la tolérance, pour le respect, on invite tout le monde".
L'ex-bras droit de Mme Le Pen et président des Patriotes, Florian Philippot, sera présent: "on n'a pas à trier les gens".
L'ancienne garde des Sceaux Rachida Dati (LR) s'est dite "choquée" sur BFMTV-RMC par la position du Crif, estimant que cette marche "ne (lui) appartenait pas".
A l'inverse, le maire LR de Nice Christian Estrosi a soutenu sur France 2 le Crif: "il faut respecter ceux qui constituent l'autorité".
La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a souhaité sur RMC que la marche soit un "moment d'unité puissant" comme pour le gendarme Arnaud Beltrame.
Mme Knoll a été "assassinée parce qu'elle était juive", victime du même "obscurantisme barbare" que Arnaud Beltrame tué par le jihadiste de l'Aude, a déclaré Emmanuel Macron dans son hommage au gendarme, avant d'assister aux obsèques de la vieille dame à Bagneux (Hauts-de-Seine).
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