Trois types d'affiches avec trois messages pour s'adresser aux victimes, aux témoins ou aux agresseurs. À partir du mardi 3 avril 2018, les voyageurs du réseau Astuce, dans la Métropole de Rouen (Seine-Maritime) vont pouvoir découvrir la nouvelle campagne d'affichage contre les violences sexistes et sexuelles subies par les femmes. "Dans le cadre d'une enquête menée en 2016 auprès de 400 femmes dans le réseau de transports, 68 % d'entre elles ont déjà subi une agression sexiste, verbale ou physique", explique Aurélie Philippe, responsable du service des transports en commun à la Métropole Rouen Normandie.
Plusieurs affiches ont été conçues pour interpeller les victimes, les témoins ou les agresseurs. - Amaury Tremblay
Toujours selon cette même enquête, 58 % des femmes interrogées "mettent en place des stratégies d'évitement en adaptant leur tenue vestimentaire, les horaires de déplacement voire annulent complètement un voyage", poursuit Aurélie Philippe.
Des faits en hausse
Depuis 2017, le Procureur de la République de Rouen, Pascal Prache, constate pour sa part "une dégradation globale des comportements avec une augmentation des infractions à caractère sexuel". Il ne s'agit pas seulement des transports en commun, mais de toutes les infractions dans la vie quotidienne. "Cette dégradation est assez nouvelle et appelle une vigilance renforcée, notamment dans les transports en commun", note Pascal Prache.
Pour pouvoir créer des statistiques fiables sur les incidents liés aux violences sexistes dans les transports, une nouvelle main courante va être mise en place en mai 2018. Ce document est déposé quotidiennement par les conducteurs pour remonter les faits qui se sont produits dans les bus. Cette nouvelle main courante intégrera des données sur le sexe de la victime pour avoir une meilleure visibilité sur les faits.
200 agents formés
Un constat qui a encouragé les autorités à prendre des mesures de prévention avec la présence de 33 médiateurs dans le réseau Astuce et une formation spécifique des 950 agents, menée depuis 2017. "200 d'entre eux ont déjà été formés pour savoir comment prendre en charge une femme victime de harcèlement ou de violence, précise Gaëtan Dubois, responsable sûreté et sécurité à Transdev Rouen, l'exploitant du réseau de transports en commun, les agents ont des fiches sur eux pour connaître les numéros vers lesquels peuvent se tourner les victimes."
Le réseau Astuce rappelle aussi l'importance pour les personnes de laisser leurs coordonnées lorsqu'elles sont victimes de harcèlement ou de violences. "La police peut ensuite les recontacter pour poursuivre l'enquête", complète Gaëtan Dubois.
BONUS AUDIO - Le reportage de Tendance Ouest :
Le reportage d'Amaury Tremblay
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