Jusqu'alors directeur de cabinet de la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, Dominique Sorain a été nommé délégué du gouvernement et préfet de Mayotte, en remplacement de Frédéric Veau.
Il sera accompagné d'une équipe de six personnes qui viendra renforcer les services de l'État sur place, a précisé la ministre devant la presse.
Autour du délégué, "l'équipe interministérielle sera en lien direct avec élus, acteurs du mouvement social, société civile et présentera, dans un délai d'un mois, un train de mesures sociales et économiques en faveur du développement et du redressement de Mayotte", a-t-elle indiqué.
L'île est secouée depuis plus d'un mois par un mouvement de contestation pour dénoncer notamment l'insécurité et l'immigration illégale venant des Comores.
L'État entend mettre en place une "nouvelle méthode" pour rétablir la confiance avec les élus et les différents acteurs sur le territoire. L'équipe nommée mercredi est composée d'experts des différents secteurs en proie à de graves difficultés : action sociale, sécurité, Éducation nationale, santé, environnement...
Un point d'étape sera fait à Paris "dans la semaine du 16 avril en présence du Premier ministre, des membres du gouvernement concernés et des élus du territoire", a indiqué Mme Girardin.
Emmanuel Macron "souhaite engager avec les élus un nouveau modèle de développement", a-t-elle souligné, et le chef de l'État conclura ensuite "avec eux, ce nouveau contrat républicain".
"Mayotte est le 101e département français et le restera", a affirmé la ministre, en réponse à une question sur l'avenir du territoire.
"Tout est urgent à Mayotte", a-t-elle fait valoir, soulignant que le gouvernement a pris dès le début du mouvement de contestation des mesures pour renforcer notamment la sécurité et lutter "de façon implacable" contre l'immigration irrégulière.
Interrogé lors de la séance des questions à l'Assemblée nationale, Édouard Philippe a insisté pour sa part sur le dialogue nécessaire avec l'archipel des Comores voisin, d'où provient l'essentiel de l'immigration illégale.
"Nous ne règlerons pas durablement la situation de Mayotte sans travailler, discuter et convenir d'un certain nombre de choses avec les Comores", a-t-il affirmé, plaidant pour "une discussion ferme et confiante avec les Comores si l'on veut trouver les éléments d'une solution durable à Mayotte".
Le nouveau préfet et la délégation d'experts seront dès vendredi à Mayotte pour entamer les discussions avec les différentes parties. "Nous avons vocation à examiner l'ensemble de ce qui a été fait, de ce qui a été demandé, pour déboucher sur des mesures perceptibles rapidement par les Mahorais", a souligné Dominique Sorain, par ailleurs ancien préfet de La Réunion.
Mayotte, où la situation sanitaire s'aggrave, était toujours paralysée mercredi par des barrages routiers, six semaines après le début du mouvement.
"Les entraves à la circulation, la mise en danger d'autrui, les opérations de justice communautaire et le racket organisé sur certains barrages sont des faits graves passibles de poursuites", a rappelé Annick Girardin, soulignant la fermeté du gouvernement.
Elle a appelé tous les Mahorais à se saisir de l'occasion "d'avancer ensemble". Le territoire a d'abord besoin "d'ingénierie, d'accompagnement technique, pour que les projets sortent de terre", a encore fait valoir la ministre.
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