La visite surprise de Kim Jong Un à Pékin, allié principal de Pyongyang, est son premier séjour à l'étranger depuis son arrivée aux commandes en décembre 2011, un "devoir solennel" envers la Chine, a-t-il dit.
Mais sans jamais sortir de chez lui, le dirigeant trentenaire a néanmoins réussi à imprimer sa marque sur la scène internationale.
Troisième de la dynastie familiale régnante, il a métamorphosé son pays en véritable puissance nucléaire dotée de missiles balistiques intercontinentaux capables d'atteindre jusqu'au territoire continental des Etats-Unis.
Et il vient de réussir une percée diplomatique pour son pays ostracisé quand le président américain Donald Trump s'est dit prêt à le rencontrer.
Pourtant, en 2011, il était considéré comme vulnérable, susceptible d'être manipulé par des plus gradés que lui au sein du régime opaque.
Mais il a fait ses preuves, faisant taire les voix dissonantes tout en menant une politique agressive et provocante à l'endroit de la communauté internationale.
Il a rassemblé entre ses mains le pouvoir absolu sur le parti unique et l'armée, écrasant à l'occasion ses rivaux potentiels.
Purges
Sa victime la plus notable fut en 2013 son oncle influent Jang Song Thaek, exécuté pour trahison. Plusieurs hauts responsables furent ensuite victimes de purges.
L'année dernière, son demi-frère Kim Jong Nam avait été assassiné à l'aéroport de Kuala Lumpur selon un scénario aux relents de Guerre froide. Les analystes ne doutent pas que Pyongyang était à la manoeuvre.
Les défenseurs des droits de l'Homme disent que les abus sont généralisés en Corée du Nord, où entre 80.000 et 120.000 détenus croupissent dans des camps.
Mais le numéro un a également tenu à dépeindre sour une lumière plus douce, du moins dans la propagande officielle.
A la différence de son père Kim Jong Il, qui s'exprimait et souriait rarement en public, des images savamment chorégraphiées montre un personnage plus accessible. On y voit le dirigeant à la silhouette corpulente plaisanter avec des militaires, des cadres du régime ou de simples habitants.
Coiffure, vêtements, manière de parler, tout semble fait pour rappeler le fondateur de la Corée du Nord, son grand-père Kim Il Sung, un personnage révéré.
A la différence de son aîné, dont la jeunesse fut dominée par le combat contre les Japonais, Kim Jong Un a vécu dans l'opulence.
La première partie de sa vie reste largement une énigme. Sa date de naissance précise, au début des années 1980, n'a jamais été révélée. Sa mère, une danseuse coréenne née au Japon, la troisième épouse de son père, serait décédée en 2004 d'un cancer du sein.
"Coming out" diplomatique
Son mariage n'a été révélé qu'en juillet 2012 avec la publication de photographies d'une jeune femme, Ri Sol-Ju. La presse sud-coréenne a rapporté que le couple avait eu un troisième enfant début 2017.
Il a effectué une partie de sa scolarité en Suisse, où sa tante maternelle Ko Yong-Suk et son mari s'occupaient de lui.
Les personnels scolaires et ses amis, qui d'après la presse ignoraient qu'il appartenait à la famille régnante de Corée du Nord, se rappellent d'un garçon timide qui aimait le ski et les films de Jean-Claude Van Damme.
Mais il est réputé avoir su qu'il était promis à diriger son pays dès l'âge de huit ans, quand il reçut un uniforme de l'armée et qu'il fut salué par les militaires les plus galonnés.
Il n'a commencé à apparaître sur la scène publique qu'en 2008 après l'accident vasculaire cérébral de son père. Le régime avait alors accéléré les préparatifs de cette nouvelle succession dynastique.
Le régime reclus est très protecteur quand il s'agit de l'image de la famille régnante. Son père et grand-père sont représentés partout en Corée du Nord. Leurs dépouilles reposent au palais Kumsusan de Pyongyang.
S'il a été éduqué à l'étranger, il a affirmé lui même que sa visite en Chine était son premier voyage officiel hors des frontières depuis son accession au pouvoir. L'Américain le plus en vue qu'il ait rencontré est Dennis Rodman, ex-star des Chicago Bulls qui s'est rendu à plusieurs reprises à Pyongyang.
Sa visite à Pékin constitue donc son "coming out" diplomatique avant des sommets annoncés avec M. Trump et le président sud-coréen Moon Jae-in.
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