En juillet, le Conseil d'État a sommé le gouvernement de prendre des mesures pour ramener les concentrations de particules fines (PM10) et de dioxyde d'azote (NO2) sous les valeurs limites autorisées dans toutes les zones où elles étaient dépassées en 2015.
Cela concerne 13 zones, notamment Paris, Marseille, Lyon, Strasbourg, Toulouse ou la Martinique, qui doivent transmettre d'ici le 31 mars à la Commission européenne des feuilles de route élaborées en collaboration entre les collectivités et les services de l'Etat.
"À quelques jours de cette date limite, on a voulu unir nos voix pour rappeler l'urgence d'agir et avoir des plans d'action à la hauteur des enjeux", a souligné Lorelei Limousin, responsable transports au Réseau Action Climat (RAC), s'inquiétant des premiers éléments de ces feuilles de route, qui leur ont été présentés.
"Le flou persiste sur les mesures mises en oeuvre et les budgets alloués à ces actions", a-t-elle estimé. Elle a notamment assuré que peu de collectivités avaient prévu de mettre en place, avec un échéancier, des "zones de basses émissions" qui excluent les véhicules les plus polluants de certaines zones de circulation.
Dénonçant ce "manque d'ambition des mesures envisagées", le RAC et d'autres ONG qui en sont membres, comme Greenpeace ou les Amis de la Terre, proposent une liste de mesures "concrètes et indispensables" pour tout le territoire : abandon des grands projets routiers, financement des transports alternatifs (vélo, transports en commun), interdiction des véhicules diesel et essence dans certaines parties des agglomérations les plus polluées d'ici 2025, fiscalité écologique dans le transport routier de marchandises...
"Ça suffit, l'homme est un animal en voie de disparition, l'homme est malade", a dénoncé Jocelyne Just, pneumopédiatre et présidente de la Société française d'allergologie.
"Il n'y a pas que les pics de pollution. La pollution de fond, celle qu'on respire dans les villes au quotidien, rend malade", a-t-elle ajouté, soulignant la vulnérabilité des personnes déjà malades et des jeunes enfants.
La France, mauvaise élève en la matière, a transmis en février à Bruxelles son plan d'amélioration de la qualité de l'air, alors qu'elle risque d'être renvoyée devant la justice européenne.
Le ministère de la Transition écologique assure que ce plan permettra d'éliminer les dépassements en PM10 "à partir de 2020", sauf dans quelques "points noirs" et de diminuer le nombre de stations de mesures dépassant les plafonds en dioxyde d'azote (NO2 : 49 en 2010, 10 en 2020, 3 en 2030). Un plan encore insuffisant, selon les ONG.
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