"Nous ne pouvons pas nous résoudre à voir disparaître l'ours brun des Pyrénées sous nos yeux. Je mesure bien le défi que représente pour le monde agricole la cohabitation avec les activités humaines, mais nous devons montrer notre détermination à sauver la biodiversité, en France et dans le monde", a déclaré mardi le ministre de la Transition écologique dans un communiqué.
"Je me rendrai sur place pour écouter tous les acteurs, une fois le dialogue lancé par le préfet" afin de concilier les activités d'élevages et la présence de l'ours, a-t-il précisé.
"J'ai décidé de passer à l'offensive parce qu'il ne reste que deux mâles" dans les Pyrénées-Atlantiques, "dont Cannellito, fils de Cannelle", dernière représentante de l'ours de souche des Pyrénées tuée par un chasseur en 2004, a expliqué le ministre dans Le Parisien.
"Il y avait urgence", a déclaré à l'AFP Alain Reynes, directeur de l'association du pays de l'Ours en Haute-Garonne, même si "les opposants ne vont pas manquer de se manifester". "Les conditions de la cohabitation sont réunies, les dégâts ont toujours été plutôt faibles et bien indemnisés".
Le nombre d'ours est estimé à 39 dans les Pyrénées, selon les derniers chiffres officiels de 2016. Mais seuls deux mâles vivraient dans les Pyrénées occidentales, la grande majorité des individus ayant été recensés dans le centre du massif. Ainsi, dans l'Ariège, la population d'ours est en légère augmentation après être passée au bord de l'extinction dans les années 80.
Plus de vingt ans après la réintroduction, les éleveurs protestent en particulier contre les attaques de troupeaux attribuées aux ours.
"Je sais bien que c'est un dossier compliqué mais je veux travailler avec eux", a assuré Nicolas Hulot, demandant au préfet de mener un dialogue "qui doit aboutir à un accompagnement renforcé et une meilleure protection des troupeaux".
Les "dommages au bétail sont occasionnels et limités en Béarn, et guère supérieurs à ceux des chiens", a estimé le Fonds d'intervention Eco-Pastoral à Pau (Fiep).
"En 1994 l'ours Claude était abattu par un chasseur en Aspe puis, le 1er novembre 2004, Canelle sans état de nécessité comme l'a jugé la Cour de cassation. Ainsi l'arrivée de deux ourses en Aspe est-elle aussi une réparation pour la biodiversité", a twitté Jean-François Blanco, élu EELV au Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine et membre du bureau du Parc national des Pyrénées.
Le directeur de WWF France, Pascal Canfin, a aussi favorablement accueilli cette annonce "attendue depuis plusieurs années".
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