C'est la 4e pièce imaginée par Michèle Guigot depuis la création de l'association Les amis du musée Flaubert. Cette nouvelle production explore la relation amoureuse complexe qui unissait Gustave Flaubert à sa maîtresse Louise Colet. L'auteure et metteure en scène, qui produit avec la complicité de la troupe une pièce par an consacrée à Flaubert ou à ses proches, présente sa dernière création :
Comment est née cette pièce ?
"C'est une pièce qui se compose de manière collective. J'écris la trame et le scénario qui est construit en fonction du nombre de comédien. Il y a 20 participants et autant de rôles taillés à leur mesure en fonction de la personnalité de chacun. La plupart sont des amateurs mais la présence de la comédienne professionnelle Sophie Caritté dans le rôle de Louise est un vrai atout pour notre projet, elle nous aide à donner le meilleur de nous-même. Chaque année, nous organisons dès septembre un atelier d'écriture et chacun écrit son rôle en fonction de la trame. À chaque atelier, à chaque répétition, le texte évolue de manière à définir la meilleure dynamique théâtrale possible et à faire alterner émotion et humour. Les pièces voient le jour au printemps. Toutes nos pièces s'inspirent de l'identité des lieux : le musée Flaubert est avant tout la maison natale de l'écrivain. Je suis attachée à retranscrire dans chacune de mes pièces une partie de l'histoire littéraire ou personnelle de l'auteur."
Quelles ont été vos sources ?
"L'écriture de la pièce coïncidait avec l'actualité littéraire. L'année passée Joëlle Gardes a publié les mémoires de Louise Colet. C'est une source documentaire exceptionnelle. Nous bénéficions également des conseils éclairés de Sophie Demoy, conservatrice du musée Flaubert et d'Yvan Leclerc, un universitaire spécialiste de Flaubert également membre des Amis du musée et nous piochons aussi dans les correspondances de Louise Colet et de Flaubert pour restituer avec véracité le lien qui les unissait. Ce qui nous importe c'est de respecter l'histoire, la réalité des personnages, des évènements et des dates. Cependant, cela reste du théâtre, alors nous nous accordons tout de même une marge de liberté dans l'écriture."
Pourquoi avez-vous choisi de traiter de ses amours contrariés avec la poétesse Louise Colet ?
"C'est une relation sentimentale complexe : Louise fut négligée par Flaubert qui lui préférait son art, leur relation fut essentiellement épistolaire. Mais c'est aussi une relation littéraire car Flaubert, quoiqu'il n'ait pas encore publié à l'époque et quoiqu'il fût plus jeune que Louise, lui prodiguait des conseils littéraires."
Quelle période avez-vous traitée et sous quel angle ?
"La pièce commence alors que Louise rentre d'un premier rendez-vous amoureux avec Gustave. ils viennent de passer trois jours d'amour fou à Mantes en septembre 1846, à mi-chemin entre Rouen où vit Flaubert et Paris ou vit Louise. Ce début aurait pu laisser augurer une formidable histoire d'amour, malheureusement cette relation ne sera pas satisfaisante pour les deux amants. On suit au cours des 4 actes de la pièce l'évolution de leur amour jusqu'à la rupture finale imposée par Gustave en mars 1855. Toute la pièce gravite autour du personnage de Louise, ses activités et son tempérament, son salon littéraire et les hommes qui la courtisent."
Quels personnages apparaissent dans cette pièce ?
"Flaubert n'apparaît jamais dans nos pièces même si sa présence se fait toujours sentir. Ici, on croisera par exemple Juliette Recamier, amie proche de Louise, sa bonne Léontine, le chansonnier Béranger ou encore Alfred de Musset. Sa relation amoureuse avec Louise aurait pu lui permettre de tourner la page avec Flaubert, cependant Musset sous l'emprise de l'alcool devenait violent et fut malheureusement pour Louise un piètre amant."
Pratique. Complet pour les 4, 5, 7 et 12 avril au musée Flaubert à Rouen. Il reste des places pour le vendredi 20 avril à 20 heures, à la salle des fêtes de Cailly. De 6 à 12 €. Réservation obligatoire au 06 32 39 15 45
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