Une lettre de convocation lui avait été expédiée en mars. Lakdim, fiché "S" (pour "sûreté de l'Etat") depuis 2014 et inscrit depuis novembre 2015 au Fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), devait reprendre contact avec les services du ministère de l'Intérieur pour fixer une date de rendez-vous, a précisé cette source, confirmant une information de RTL.
Le "suivi effectif" de Radouane Lakdim était "toujours en cours en mars 2018, mais n'avait pas permis de mettre en évidence des signes précurseurs d'un passage à l'acte, ni des velléités de départ sur la zone irako-syrienne", a affirmé le procureur de Paris François Molins lundi soir lors d'une conférence de presse.
Lakdim avait été "détecté" et était suivi par la DGSI depuis le mois de mai 2013 "en raison de ses contacts avec un individu défavorablement connu et condamné pour des faits d'association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes de terrorisme commis en 2008", a précisé à l'AFP une source policière.
Plusieurs informations parvenues en mai 2014 faisaient également état d'une "radicalisation latente" de l'intéressé et de velléités de départ en Irak ou en Syrie. Une fiche "S" avait alors été émise par le service afin de suivre ses déplacements et connaître ses fréquentations.
Ces investigations n'avaient révélé aucun signe de radicalisation violente, aucune velléité de départ, ni de contact avec des individus connus pour leur radicalisation violente, a précisé cette source.
Le contenu de son compte Facebook, attestant un intérêt pour l'idéologie jihadiste, avait à nouveau attiré l'attention des services de renseignement en septembre 2017, qui avaient mené une nouvelle évaluation de sa dangerosité potentielle.
Hormis des contacts avec un individu connu et condamné pour apologie de terrorisme, ces investigations n'avaient donné aucun résultat probant.
Deux proches de l'assaillant, dont sa compagne de 18 ans fichée comme lui pour radicalisation, étaient toujours en garde à vue mardi matin.
Les attaques de vendredi à Carcassonne et Trèbes, menée par une personne connue des service de renseignement, ont déclenché des critiques venant de la droite et à l'extrême droite sur le suivi des personnes radicalisées. La présidente du FN, Marine Le Pen, a ainsi fustigé une "défaillance profonde" dans la lutte contre le terrorisme, tandis que le dirigeant de Les Républicains, Laurent Wauquiez, a dénoncé une "coupable naïveté" d'Emmanuel Macron.
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