Jeudi, l'avocat général Luc-André Lenormand avait requis la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans contre cet homme de 58 ans, qui n'a "plus rien à faire dans la société"
Celui que les policiers ont mis 17 ans à identifier est jugé depuis le 5 mars pour les viols et les meurtres de Moktaria Chaïb, 19 ans, et de Marie-Hélène Gonzalez, 22 ans, accompagnés d'atroces mutilations.
Il est également accusé d'une tentative de meurtre sur une troisième femme, laissée pour morte, et d'une tentative de viol sur une quatrième jeune fille. Des crimes commis entre 1997 et 1998.
"Aujourd'hui, ce n'est pas un monstre que vous allez juger mais un homme, un père de famille. Un homme qui nous a émus. Vous l'avez regardé, écouté durant trois semaines. Nous l'avions imaginé pendant 20 ans. Je suis convaincu qu'il ne ressemble pas à ce que vous aviez imaginé", a dit Me Gérald Brivet-Galaup aux jurés.
"Il a des parcelles d'humanité qui par instant apparaissent", a ajouté Me Brivet-Galaup. Et d'insister, "sa cruauté nous le rend étranger à notre intelligence (...) Mais "c'est un homme qu'il faut juger avant les actes".
Quant aux explications des crimes, l'avocat n'en a pas. Il a constaté qu'au cours du procès beaucoup avaient été avancées mais aucune n'étaient vraiment la bonne, à commencer par celle du "pervers sadique".
"Nous restons persuadés que cette explication n'est pas la bonne, du moins pas la seule", a-t-il fait valoir, s'interrogeant sur un trouble moral d'une personnalité construite sur un "chaos psychotique. Mais de reconnaître quand même que Rançon est pour le moins "un violeur récidiviste".
Par ailleurs, l'avocat, en ouverture de sa plaidoirie, s'était interrogé sur l'intérêt de ce procès alors que la culpabilité est établie" et que "la justice des hommes ne peut pas faire grand chose pour des familles qui ont perdu une fille ou une sœur".
"L'œuvre de justice est peut-être avant tout œuvre d'humanité", a-t-il affirmé, tandis qu'une partie des familles ont grondé un "+ta gueule+" avant de quitter la salle.
"Marie-Hélène et Moktaria n'auraient jamais dû mourir, je suis désolé de ce que j'ai fait et je demande pardon", a déclaré Rançon en clôture des débats.
Le verdict est attendu dans la journée.
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