Les premières constatations sur les lieux de l'incendie, survenu vendredi dans le XIe arrondissement, dans le centre de Paris, ont conduit les policiers à s'orienter rapidement vers une piste criminelle.
Deux départs de feu ont été constatés par les secours dans l'appartement où la victime, âgée de 85, ans vivait seule.
Selon une source judiciaire, une enquête pour meurtre a été ouverte le jour même.
Le lendemain, les enquêteurs ont placé en garde à vue un suspect, né en 1989, a précisé cette source. Selon une source proche du dossier, une première autopsie a permis de révéler l'existence de traces de coups de couteau sur le corps de la victime.
Le mobile du meurtre reste pour l'heure inconnu. Interrogé dimanche, le parquet de Paris "n'écarte aucune hypothèse".
Cette femme, Mireille K., était "de confession juive", a souligné dimanche soir dans un communiqué le Service de protection de la communauté juive (SPCJ).
C'était "une rescapée de la rafle du Vel' d'Hiv'" en juillet 1942, a précisé sur sa page Facebook le député UDI Meyer Habib, après s'être entretenu avec l'un des fils de la victime.
La rafle du Vélodrome d'Hiver, ou rafle du Vel' d'Hiv', en juillet 1942 à Paris, a été la plus grande rafle de Juifs effectuée en France pendant la Seconde guerre mondiale.
"L'enquête fait état d'éléments ne relevant pas d'un caractère antisémite, toutefois cette piste n'est pas écartée à date et doit être encore approfondie", a indiqué le SPCJ, qui oeuvre en lien avec la police.
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), instance de représentation politique de la communauté juive, a déclaré dans un communiqué qu'il "attend des autorités la plus totale transparence dans l'enquête en cours afin que les motifs de ce crime barbare soient connus de tous le plus rapidement possible".
Le président du Consistoire israélite, Joël Mergui, a déclaré à l'AFP vouloir "comprendre ce qui s'est passé et ne pas laisser se reproduire le silence qui avait suivi l'assassinat de Sarah Halimi il y a un an dans le même arrondissement".
En avril 2017, Sarah Halimi, une juive orthodoxe de 65 ans, avait été tuée à Paris par son voisin. Aux cris d'"Allah Akbar", entrecoupés d'insultes et de versets du Coran, le jeune homme l'avait rouée de coups sur le balcon puis l'avait défenestrée.
Après des mois de bras de fer judiciaire, le caractère antisémite du meurtre a été retenu par la juge d'instruction début mars. Ce meurtre avait suscité une vive émotion dans la communauté juive et au-delà.
"Nous avons pris des mois et des mois à caractériser ce qui était une évidence pour ceux-là même qui avaient constaté le crime", avait relevé le président Emmanuel Macron lors du dîner annuel du Crif le 7 mars.
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