A l'appel d'un groupe radical, les Comités de défense de la République (CDR), les manifestants ont tenté d'approcher de la préfecture de Barcelone et les policiers catalans les ont contenus à coups de matraque et en tirant en l'air. Cinquante personnes ont été blessées légèrement dans les affrontements, selon le service de secours de la ville.
Brandissant des drapeaux indépendantistes, la foule a lancé des déchets et des poubelles en direction de la police, pendant qu'un cortège plus calme, convoqué par l'Assemblée nationale Catalane, défilait sur un des principaux boulevards de la métropole catalane, le Paseo de Gracia.
"Cela nous indigne qu'ils aient arrêté Puidgemont, c'est notre plus haut représentant, notre président", s'est écrié Judit Carapena, une étudiante en architecture de 22 ans. "Mais qu'ils ne chantent pas victoire ce n'est pas la fin de l'indépendantisme, loin de là".
Yolanda Salleras, une kinésithérapeute de 37 ans, a demandé quelque chose "de plus radical (...) une grève générale de plusieurs jours pour qu'ils les libèrent tous". Neuf autres dirigeants séparatistes sont incarcérés en Espagne.
D'après la radio catalane, des membres des CDR ont coupé des routes, comme ils l'avaient fait lors de deux grèves déclenchées en Catalogne après les violences policières qui ont marqué le referendum d'autodétermination interdit du 1er octobre dernier.
Carles Puigdemont, destitué et qui s'était réfugié à Bruxelles après l'éphémère déclaration d'indépendance de la Catalogne du 27 octobre, a été arrêté dans le nord de l'Allemagne, venant du Danemark voisin.
Arrêté en vertu d'un mandat d'arrêt européen, il sera présenté lundi à un juge pour confirmer son identité, a annoncé le parquet du Schleswig-Holstein. Un tribunal de ce Land aura ensuite à décider de son placement formel en détention en vue d'une remise à l'Espagne, selon le communiqué du parquet qui ne précise pas la durée de la procédure.
Inculpé de "rébellion"
M. Puigdemont a été arrêté deux jours après que le juge de la Cour suprême espagnole Pablo Llarena eut décidé des poursuites pour "rébellion" contre lui et 12 autres dirigeants séparatistes.
Au total, 25 dirigeants ont été inculpés vendredi, dont 12 pour des charges moins graves comme "désobéissance".
Le juge a émis ou réactivé des mandats d'arrêt européens et internationaux contre six d'entre eux en fuite à l'étranger, dont M. Puigdemont.
L'une des exilés, Clara Ponsati, inculpée elle aussi de rébellion, poursuivi "prend des dispositions" pour se "livrer" aux autorités en Ecosse où elle enseigne l'économie à l'université de St Andrews, a annoncé la police écossaise.
La rébellion est passible de 30 ans de prison en Espagne. Ce chef d'accusation est controversé, car il suppose un "soulèvement violent" qui, selon de nombreux juristes, ne s'est jamais produit.
Opération des services de renseignement
L'ancien président destitué s'était rendu en Finlande jeudi et vendredi pour y rencontrer des parlementaires et participer à un séminaire à l'université d'Helsinki.
Carles Puigdemont s'était déjà rendu au Danemark en janvier sans être inquiété, ainsi qu'en Suisse en mars.
Mais il était suivi par le service de renseignement espagnol qui a alerté ses homologues allemands. "Puigdemont a été arrêté en Allemagne grâce à une opération conjointe de la police et du CNI (Centrale nationale de renseignements)", a confirmé dimanche soir un tweet de la police.
"Le président Puigdemont connaissait les risques", a affirmé lors de la manifestation Elsa Artadi, une députée de son parti, "mais il n'a voulu à aucun moment que les risques et la peur l'arrêtent dans son activité politique pour internationaliser le conflit".
Elsa Artadi avait auparavant annoncé que M. Puigdemont s'opposerait à son extradition. "L'Espagne ne garantit pas un procès équitable, seulement la vengeance et la répression", a-t-elle écrit sur son compte twitter.
Vendredi, le magistrat a également envoyé en détention préventive cinq indépendantistes dont Jordi Turull, candidat à la présidence de la Generalitat (exécutif catalan), empêchant la tenue d'un débat d'investiture.
C'est la troisième fois que les séparatistes échouent à faire élire un nouveau président pour la Catalogne en raison de décisions de justice. Leur premier candidat, Carles Puigdemont, n'a pas pu se faire élire depuis Bruxelles. Le second, l'activiste Jordi Sanchez, n'a pas été autorisé à sortir de prison.
Les indépendantistes ont pourtant conservé la majorité absolue au parlement catalan après les élections du 21 décembre, convoquées par Madrid.
S'ils n'arrivent pas à faire élire un président avant le 22 mai, de nouvelles élections seront automatiquement convoquées. Et tant qu'elle n'aura pas de président et de gouvernement, la Catalogne restera sous la tutelle de Madrid, imposée après la déclaration d'indépendance.
A LIRE AUSSI.
Le gouvernement catalan dans le viseur de la justice pour "rébellion"
Catalogne: suspense sur la comparution de Puigdemont devant la justice
L'Espagne retire le mandat d'arrêt européen contre Puigdemont
Catalogne: à J-1, Madrid confirme qu'une suspension de l'autonomie est sur la table
Madrid va de l'avant sur la suspension d'autonomie de la Catalogne
- Allemagne
- annoncé le parquet
- Barcelone
- brandissant des drapeaux
- Bruxelles
- carles puigdemont
- Catalogne
- communiqué du parquet
- convoquées par madrid
- danemark
- détention préventive
- Ecosse
- Écrit sur son compte twitter
- espagne
- finlande
- grève générale
- helsinki
- madrid
- majorité absolue au parlement
- procès Équitable
- schleswig-holstein
- st andrews
- Suisse
- violences policières
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.