Il organise déjà des distributions de nourriture, dispense des soins et collecte des vêtements : depuis cet hiver, le CAMO, Collectif d'aide aux migrants de Ouistreham (Calvados) a lancé une nouvelle initiative baptisée "CAMO Dodo".
"Je me suis retrouvée à accueillir en urgence un copain très malade, qui est resté la semaine chez moi, raconte Sophie Castellane, bénévole à l'origine de l'initiative. Lorsque le froid est arrivé, et je ne pouvais pas bien dormir en ayant cette chambre, l'ancienne de mes garçons, qui restait vide." Elle invite donc deux migrants chez elle, et les questions commencent à se poser. "Nous nous sommes renseignées avec une amie, et bien sûr la loi n'interdit pas d'abriter des gens qui dorment dehors du froid, ça s'appelle la solidarité."
Déjà 75 adresses au réseau
Ensemble, elles mettent donc au point un document pour expliquer comment procéder aux gens qui voudraient faire la même chose. "Cela peut aller de la tente dans le jardin à la chambre d'hôte, comme l'on fait certains propriétaires de gîte à Ouistreham", précise Sophie. Aujourd'hui, le réseau compte 75 contacts, "mais tous les gens qui hébergent ne passent pas par nous". D'où l'appel à se manifester auprès du collectif.
Avec une amie, Sophie Castellane a organisé une nouvelle branche du collectif baptisée "CAMO Dodo". - Marie-Charlotte Nouvellon
À l'occasion des repas, le collectif s'occupe de proposer aux migrants ses adresses d'hôtes qui n'osent pas toujours faire le premier pas. Il leur fournit également "un sac CAMO Dodo avec le nécessaire de toilette et des vêtements de rechange". Une solution qui reste provisoire insiste la bénévole. "Toutes les nuits, des copains dorment dehors quand même. Ce que l'on attend, c'est que la solution d'hébergement soit d'abord institutionnelle et qu'ensuite la solidarité s'organise comme cela s'est passé à Colleville qui a ouvert son gymnase pendant le grand froid. On ne peut pas continuer comme ça !"
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Un cri dans la ville
Une situation qui motive notamment le rassemblement prévu dimanche 25 mars 2018 sur le port de Ouistreham. Baptisé "un cri dans la ville", il entend porter la voie de la souffrance de ces jeunes. Pour l'occasion, les participants sont invités, en amont, à se prendre en photo en train de crier et à imprimer ces "selfcris" sur une feuille A4 pour les accrocher au grillage le long de la place du général De Gaulle. Des textes, que les manifestants peuvent envoyer sur Facebook, seront aussi déclamés.
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Après différentes manifestations, plus politiques et qui ont beaucoup rassemblé, le collectif veut "exprimer notre colère mais surtout parler de ces jeunes bloqués ici, sans être agressif envers qui que ce soit." Un mouvement à l'image de l'action des bénévoles qui font "du politique au sens où l'on agit dans la vie de la cité."
Pratique. Contact : camododo@gmail.com. Manifestation dimanche 25 mars, de 15 heures à 17 heures.
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