Après des premiers tours dominés par les votes blancs vendredi, le Sénat comme la Chambre des députés se sont réunis à 10H30 (9H30 GMT) pour un nouveau tour de scrutin.
Dans la matinée, les chefs de la coalition de droite/extrême droite, qui a obtenu 37% des voix lors des législatives du 4 mars mais a encore révélé vendredi soir ses profondes divisions, se sont accordé sur le nom d'Elisabetta Alberti Casellati, avocate proche de Silvio Berlusconi, pour la présidence du Sénat.
Parallèlement, le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), devenu le premier parti du pays avec 32% des voix, a annoncé que Roberto Fico, un poids-lourd du mouvement plutôt marqué à gauche, serait son candidat pour la Chambre des députés.
Ces deux annonces font suite à une tempête au sein de la coalition de droite, au sein de laquelle Silvio Berlusconi, qui a dominé la droite italienne pendant 25 ans, n'est plus que le numéro 2 derrière Matteo Salvini, chef de la Ligue (extrême droite).
A contrecoeur, le vieux milliardaire avait accepté de soutenir la candidature de M. Salvini pour diriger le gouvernement. Mais il exigeait la présidence du Sénat pour l'un des siens, ce qu'il n'a pas obtenu.
'Acte d'hostilité'
M. Salvini a provoqué un coup de force vendredi soir en faisant voter ses troupes pour Anna Maria Bernini, une autre proche de M. Berlusconi, en présentant cette initiative comme une main tendue au M5S.
Ce dernier s'est alors dit "prêt à soutenir Anna Maria Bernini ou un profil similaire".
Mais le magnat des médias n'a pas du tout apprécié l'affirmation publique de leadership de M. Salvini, fustigeant dans un communiqué "un acte d'hostilité".
"Peu importe de savoir qui seront à la fin les présidents. A moins d'improbables coups de théâtre, les noms résulteront de l'accord entre les nouveaux patrons de la politique italienne: Matteo Salvini et Luigi Di Maio", résumait samedi matin un éditorial du quotidien La Stampa.
"Le chapitre suivant sera le gouvernement: un casse-tête encore plus complexe, dominé par le soupçon que l'alliance en gestation entre le M5S et la Ligue ne vise pas la stabilité mais, de nouveau, les urnes", soulignait pour sa part le Corriere della Sera, premier quotidien du pays.
Les élections législatives du 4 mars ont constitué un choc électoral profond en Italie, avec la victoire des forces antisystème et d'extrême droite mais sans majorité claire, ouvrant une phase d'incertitude politique qui pourrait durer des mois dans la troisième économie de la zone euro.
L'élection des présidents des deux chambres, des figures institutionnelles, représente une première étape avant les consultations qui doivent commencer début avril avec le chef de l'Etat en vue de la formation du prochain gouvernement.
Pour l'instant, les deux principaux camps se disant simplement prêts à discuter avec quiconque serait disposé à adopter leur programme.
L'une des hypothèses pourrait cependant être un accord entre la Ligue et le M5S pour un gouvernement provisoire le temps d'adopter une réforme électorale en vue de nouvelles élections dès l'automne.
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