"Les IUT bas-normands sont en situation de crise avec la direction de l'Université de Caen-Normandie au point que 19 chefs de département sur 21 et de nombreux responsables de licence professionnelle et d'études ont remis leur lettre de démission". C'est en ces termes qui les responsables d'IUT de Caen (Calvados) mais aussi de Cherbourg (Manche) et d'Alençon (Orne) ont communiqué sur des départs en série.
Une perte d'autonomie ?
Parmi les raisons annoncées, la perte d'autonomie de ces établissements ressentie par les responsables de formation. Car si les IUT répondent à un programme fixé au niveau national, chacun développe ses spécifiés pédagogiques en local. "Ce sont ces spécificités qui font la renommée et la richesse des IUT, explique Carine Travert, directrice de l'IUT de Caen qui donc reçu une partie de ces démissions. Les collègues sont inquiets de voir qu'au nom de l'harmonisation, elles ont tendance à disparaître."
Mais derrière, c'est aussi une question de moyen qui a cristallisé le mécontentement des chefs de formation. "100 000 euros d'investissements nous ont été enlevés, reconnaît la directrice. Même si on n'a pas les seuls à être impactés, cela a rajouté une difficulté." Une difficulté que Marc Zabalia, vice-président au conseil d'administration de l'université reconnaît. "Comme pour toutes les autres composantes de l'université, nous avons des moyens contraints, précise-t-il. Mais nous avons fait le choix d'augmenter les investissements pour 2019. Il faut aussi souligner que les effectifs enseignants sont restés constant ces trois dernières années sur l'IUT."
Un manque de dialogue
Autre source d'inquiétude : la fusion des antennes qui est en projet. "Le maillage territorial est important : l'IUT de Caen c'est aussi ces antennes d'Ifs, Lisieux, Vire… Notre richesse vient aussi de ce lieu avec les milieux socio-économiques de ces territoires, en particulier pour l'insertion professionnelle des étudiants", explique la directrice.
"Le 26 février, le président de l'université a pourtant offert d'organiser une rencontre avec les équipes pour préciser tous ces changements", rappelle Dominique Kervadec, vice-président en charge des IUT. "Jusqu'alors, cette offre est restée sans réponse." Les 19 démissions seront effectives mercredi 28 mars 2018.
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Comme prévu dés le départ par les ministères successifs, il suffit de rediriger les moyens alloués aux IUT par l'état. Pas d'évaporation intermédiaire. Quelle utilité d'avoir intégré les IUT aux Universités, si ces dernières ponctionnent leurs ressources ? L'UCN ne doit pas se tirer une balle dans le pied, les formations IUT sont des composantes à fortes dynamiques régionale, à fort potentiel d'embauches, et à forte innovation industrielle.